A la UneEconomie

Budget 2017 : Contreperformance dans la mobilisation des recettes

 

La situation d’exécution du budget 2017 de l’Etat au 31 décembre n’est pas reluisante. Selon les statistiques présentées au cours de la session du Conseil des ministres du 14 février 2018, la mobilisation des recettes n’a pas été satisfaisante; ce qui a engendré un déficit important entre les recettes mobilisées et les dépenses exécutées. Examinons les chiffres dans les détails. En recettes, le budget de l’Etat a été exécuté à 1.592,09 milliards de F CFA. Une véritable contreperformance pour le Burkina Faso, si l’on se réfère aux prévisions initiales contenues dans la loi de finances initiale 2017 qui étaient de 2.036,30 milliards de FCFA. Le taux de mobilisation des recettes serait alors de 78,18%.
Mais, face aux difficultés de mobilisation des recettes, une loi de finances rectificative adoptée en décembre 2017 a revu ces prévisions à la baisse pour les établir à 1.799,13 milliards de FCFA. Rapportées au budget revu, les recettes mobilisées en fin d’année 2017 affichent un taux de 88,49%.
Au niveau de l’exécution des dépenses, la somme de 2.116,42 milliards FCFA a été consommée en fin 2017. Comparée aux prévisions de dépenses initiales (2.455,19 milliards de FCFA), l’exécution des dépenses affiche un taux de 86,20%. Ce taux serait de 92,11%, rapporté aux dépenses revues en décembre 2017.
Il se dégage donc un important déficit de 524,33 milliards de FCFA. Pour le Conseil des ministres: «Ce déficit a été partiellement couvert par la mobilisation de ressources de trésorerie, notamment les emprunts obligataires et les décaissements d’appuis budgétaires».
Pourquoi cette contreperformance dans la mobilisation des recettes, puisque que le taux de pression fiscale s’établit à 16,42% en 2017 contre 15,76% en 2016?
Même si les recettes recouvrées par les régies ont connu une hausse, il faut reconnaitre que seule la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) a réalisé 123,08%. Le taux de recouvrement de la Direction générale des impôts (DGI) serait de 93,47% et celui de la direction générale les douanes 95,27%.
Dans de précédentes publications, L’Economiste du Faso avait indiqué que parmi les explications avancées pour justifier ces résultats se trouvent les grèves des agents du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement et la baisse des financements extérieurs. Mais, on constate que malgré la baisse des recettes, le gouvernement a maintenu les dépenses presqu’au même niveau. A ce stade, la préoccupation majeure réside dans le déficit de 524,33 milliards de FCFA.
Au regard de ce constat, «le Conseil a instruit les membres du gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour une meilleure exécution du budget en cours». Cette anticipation gouvernementale permettra de procéder aux ajustements nécessaires pour que le budget 2018 soit un budget réaliste. Ce budget qui a été élaboré dans un contexte de baisse de l’aide extérieure doit être rajusté pour prendre en compte les promesses réelles d’aides et la capacité réelle de mobilisation des régies de recettes.

Elie KABORE


La masse salariale représente 52,07% des recettes

La situation d’exécution du budget 2017 pose une fois de plus la question de la masse salariale.Cette masse salariale a été évaluée à 570,04 milliards de FCFA. Il ressort de la situation d’exécution que le ratio masse salariale sur recettes fiscales est de 52,07% en fin 2017. C’est dire que plus de la moitié des recettes fiscales a servi à payer des salaires et des indemnités. Pourtant, ce taux était de 47,26% dans les prévisions définitives du budget 2017 et de 49,49% en 2016 ; pour une norme communautaire d’au plus 35%.

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page