Le ministre des Transports, de la Mobilité Urbaine et de la Sécurité routière et le directeur général de Air Burkina ont été reçus par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba pour une séance de travail sur l’évolution du dossier Air Burkina, la compagnie aérienne nationale, dont le gouvernement a pris les rênes à la suite du départ du partenaire stratégique, le groupe AKFED. En son temps, le gouvernement avait expliqué que ce n’était pas une nationalisation. Mis devant le fait accompli, avec ce départ, le gouvernement Thiéba avait promis de prendre les dispositions nécessaires pour donner un nouveau souffle à la compagnie. Le 21 février, à la sortie de la rencontre avec le Premier ministre, le ministre Vincent Dabilougou a réaffirmé l’engagement du gouvernement à maintenir compagnie comme un instrument de souveraineté. « Nous allons construire autour de notre société nationale une nouvelle vision. Nous sommes en train de nous préparer à affronter le marché unique des airs, avec un outil beaucoup plus performant. Nous sommes dans un secteur très concurrentiel, et nous devons être patriotes. L’Air Burkina nouveau que nous voulons construire demande l’adhésion de l’ensemble des Burkinabè. Il faut donc que nous aimions ce que nous avons créé », a expliqué le ministre.
Mais, pour que cela soit effectif, des mesures sont indispensables. Le ministre a évoqué des efforts à faire en interne comme préalable à un accompagnement efficace de l’Etat. Il s’agit notamment de l’élaboration d’un plan stratégique et d’un business plan. Le processus est prévu pour démarrer dans deux mois, selon le directeur général d’Air Burkina, et un cabinet est déjà identifié pour faire le travail. En interne, le nouveau directeur général, Blaise Sanou, a donné quelques indications sur les efforts de gestion pour redresser la structure et améliorer son efficacité. Des économies ont été faites sur le cartering par exemple, et M. Sanou annonce près de 300 millions de FCFA pour 2018. C’est un assainissement de la gestion qui est en cours en attendant les détails du plan stratégique ainsi que du business plan.
Air Burkina possède actuellement deux aéronefs et dessert la plupart des capitales sous-régionales. Après l’assainissement de la gestion en cours, le staff et le gouvernement devront s’entendre sur les moyens à fournir à la compagnie en termes d’adéquation de la flotte aux nouvelles ambitions, de gestion des effectifs et des contours exacts de l’appui financier de l’Etat.
FW
Air Burkina a été créé le 17 mars 1967 avec un capital social de 35 millions de F CFA. En février 2001, à l’issue du processus de privatisation, l’Etat burkinabè a cédé 86 % des actions au Consortium AKFED/IPS (Aga Khan Fund for Economic Development/Industrial Promotion Services). Le capital social a été alors porté à 3,5 milliards de FCFA. Ce capital social a été remanié 4 fois pour passer de 3,5 milliards de FCFA à 600 millions de FCFA en 2013. Pendant sa période faste, Air Burkina desservait 8 destinations en Afrique de l’Ouest (Abidjan, Dakar, Bamako, Lomé, Cotonou, Niamey, Accra, Bobo-Dioulasso), trois destinations de l’Afrique centrale (Douala, Libreville, Pointe Noire) et une destination intercontinentale (Paris). Une nouvelle ère s’ouvre à Air Burkina après le départ d’AKFED.