L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et ses Partenaires techniques et financiers (PTF) ont tenu leur traditionnelle rencontre d’échanges sur la stratégie et les programmes de l’Union. C’était le 5 décembre 2017 à Ouagadougou. Généralement programmée au premier semestre, elle a dû être décalée en raison d’un agenda particulièrement chargé cette année.
Ce mécanisme de dialogue franc et interactif sur la conduite du processus d’intégration est né depuis 2014 de la volonté des deux partenaires «d’évaluer les succès et les difficultés, et de relever les nouveaux défis dans le cadre des actions de l’UEMOA».
C’est la toute première rencontre du genre présidée par Abdallah Boureima, élu président de la Commission en mai 2017. Le président de la Commission était entouré des commissaires en charge des questions spécifiques au sein de l’UEMOA, des responsables de programmes et des responsables des structures spécialisées.
Face à eux, plusieurs ambassadeurs et de nombreux PTF, conduits notamment par Jean Lamy, chef de la délégation de l’UE au Burkina Faso, ont pris part à la rencontre.
S’adressant aux partenaires, Abdallah Boureima a indiqué que la tenue de la rencontre est l’illustration d’un bel exemple de coopération basée sur le pragmatisme et le respect mutuel.
A propos de la vision qui guide actuellement les activités et les interventions de l’Union, il a été expliqué qu’elle correspond à une troisième période après 23 années d’existence de l’UEMOA.
Cette troisième ère, qui a commencé en 2017, consacre le recentrage des activités et des interventions de la Commission sur son «cœur de métier». Une nouvelle dynamique impulsée par la conférence des chefs d’État et de gouvernement du 10 avril 2017 à Abidjan.
En effet, un recentrage et un alignement des politiques et des programmes de l’Union ont été opérés afin que la Commission se concentre sur ce qu’elle peut et sait faire, tout en laissant aux autres institutions et organisations le soin de prendre en charge ce qu’elles pourraient mieux faire. Une logique de subsidiarité dans un souci d’efficacité et d’efficience, qui a permis de rationaliser et de réduire le nombre des programmes conduits par l’UEMOA. Ce sont ces orientations qui constituent aujourd’hui la base de la feuille de route 2017-2021 mise en oeuvre par le président Boureima. Bien avant cette troisième période, la première qui va de 1994 à 2004 a permis de bâtir et d’asseoir une architecture institutionnelle solide et fonctionnelle, d’adopter et de mettre en œuvre les réformes essentielles, notamment réglementaires et macroéconomiques.
Ensuite, la deuxième allant de 2004 à 2014 a mis l’accent sur les réalisations concrètes au profit des populations, afin d’assurer la visibilité et la crédibilité du processus.
Elle est marquée notamment par l’avènement du Programme économique régional, plus connu sous le sigle de PER, ayant permis à l’UEMOA d’œuvrer au bien-être des populations, dans les villes comme dans les campagnes, à travers la mise en œuvre des programmes et des projets structurants.
Toutes ces étapes ont été présentées aux partenaires afin de leur permettre de comprendre le sens de la stratégie actuelle.
Le soutien et l’accompagnement des PTF ont été sollicités dans la mise en œuvre des différents chantiers. Il s’agit notamment de ceux qui concernent la libéralisation des échanges intracommunautaires et la préservation du réseau routier communautaire.
Les PTF n’ont pas manqué, à leur tour, de faire des commentaires et de poser des questions. C’est sur des volets tels que le respect du calendrier dans certains programmes, la pertinence et l’opportunité de certaines directives, les politiques fiscales et autres que leurs interventions ont été axées. Des préoccupations auxquelles le président, les commissaires et autres experts de la Commission ont apporté des éclairages.
Joël BOUDA
Un contexte marqué par de nouveaux défis
Au sein de l’UEMOA, on est entièrement conscient des nouveaux défis auxquels font face les Etats membres et qui impactent la marche de l’Union. Parmi ces défis, il y a notamment la question sécuritaire avec les attaques terroristes qui ont déjà touché et endeuillé plusieurs pays de l’Union.
Ces attaques sont venues s’ajouter à la violence et la criminalité qui, depuis plus de deux décennies, ont élu domicile dans la région. Elles s’illustrent à travers la recrudescence des trafics de tous genres, notamment des armes légères et des drogues.
Au plan international, la situation des migrants venus d’Afrique subsaharienne et le triste sort qui leur est réservé sur ce parcours où coexistent tous les trafics retiennent également l’attention de l’UEMOA.
En effet, parmi ces raisons il y a, selon le président Boureima, «la persistance de la pauvreté -voire de l’extrême pauvreté- et le chômage endémique des jeunes». Face à tous ces défis, l’UEMOA s’engage à trouver des solutions et souhaite être accompagnée par ses partenaires.