L’Assemblée nationale a adopté la loi de finances rectificative pour l’exécution du budget de l’Etat, exercice 2018. C’était le lundi 27 novembre 2017, à l’Assemblée nationale.
A l’issue de la séance de votes, les recettes ont été fixées à 2.181,546 milliards de FCFA dont 1.607,977 milliards de recettes fiscales et 174,217 milliards de FCFA de dons. Quant aux dépenses, elles se chiffrent à 2.441,317 milliards de FCFA. Il en découle un déficit budgétaire qui s’élève à 423,163 milliards de F CFA.
Comment le gouvernement compte-t-il combler ce déficit?
Pour Rosine Coulibaly/Sori, ministre de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), le gouvernement compte non seulement sur les appuis budgétaires, mais aussi sur les emprunts budgétaires pour mobiliser ces 423,163 milliards de FCFA.
Le budget 2018 a été élaboré dans le cadre du budget-programme. Il devrait donc permettre de poursuivre la mise en œuvre de Plan national de développement économique et social (PNDES).
Il faut noter que les prévisions de recettes et de dépenses générales ne diffèrent pas des prévisions du budget 2017. En effet, en 2017, les prévisions de recettes étaient de 2.036,30 milliards de FCFA contre 2.455,19 milliards de FCFA de dépenses. Mais en lisant entre les lignes, on découvre que les recettes extraordinaires dans lesquelles l’on retrouve les dons extérieurs ont baissé de 26,46% par rapport à 2017.
La baisse des dons s’explique par le fait que les partenaires extérieurs ont choisi de financer les projets contenus dans le Plan national de développement économique et social (PNDES) et non le budget national. Une situation qui a été rattrapée dans le budget 2018 par la hausse de 22,43% des recettes propres. C’est dire que dans ce budget, le gouvernement compte sur la mobilisation des recettes intérieures de la direction générale des impôts, la direction générale des douanes et la direction générale du trésor et de la comptabilité publique.
Autre constat selon le MINEFID, le budget 2018 va dégager des ressources pour le dédommagement des victimes de violences politiques en attendant la fin des travaux du Haut-Conseil pour la réconciliation et de l’unité nationale.
Les budgets de la Sécurité et de la Défense ont aussi été revus à la hausse pour faire face à la menace terroriste. Les dotations budgétaires dans les domaines sociaux comme l’éducation et la santé ont été maintenues.
Rosine Coulibaly/Sori regrette cependant que le volume des dépenses courantes dépasse la moitié du budget (plus de 55%). Cela est essentiellement dû au poids des dépenses de personnel.
En termes de recommandations, les députés se sont montrés exigeants. Ils ont ainsi exigé du gouvernement la transmission à bonne date des documents dont ils ont droit, comme les rapports d’exécution budgétaire.
Ils ont aussi recommandé au gouvernement d’évaluer l’impact des exonérations fiscales accordées dans le cadre de la promotion immobilière.
Une mission d’information parlementaire sera mise sur pied à cet effet. En rappel, les exonérations fiscales accordées dans le cadre de la promotion immobilière ont été évaluées à 35,34 milliards de F CFA en 2016 contre 30,51 milliards de F CFA en 2015.
Elie KABORE
Une cartographie des réalisations par ministère
S’exprimant sur le budget, le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a précisé que par ce vote, l’Assemblée nationale compte «donner les moyens au gouvernement de réaliser le programme qu’il s’est donné de mettre en œuvre pour les populations burkinabè», avant de demander à chaque ministre d’établir la cartographie des réalisations dans le cadre du budget. Des réalisations que les députés ne manqueront pas l’occasion de vérifier sur le terrain à travers des missions d’information.