Le maire de la ville de Ouahigouya, Boureima Basile Ouédraogo, sait que son mandat ne sera pas de tout repos ; car les défis à relever restent importants pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. Lors de sa rencontre avec L’Economiste du Faso, il préparait la session budgétaire communale. Si le bourgmestre n’a pas voulu lâcher les tendances de ce budget, les sources de L’économiste du Faso indiquent qu’il avoisinerait les deux milliards de FCFA, sinon plus. Mais, il y a un hic dans ce budget, et le phénomène n’est pas propre à cette commune; la contribution des recettes des taxes et impôts locaux à celui-ci est très faible: « Ils sont non seulement faibles, mais le taux de recouvrement l’est aussi». Une équation dont il n’a pas encore la solution, car l’incivisme est une préoccupation nationale. D’où la nécessité d’un travail de sensibilisation d’envergure. Mais, déjà, un projet d’amélioration des recettes municipales va voir le jour dans le cadre du Plan communal de développement (PCD), pour commencer à inverser la tendance.
Mais ce n’est pas cela qui empêche le maire d’avoir de grandes ambitions pour sa ville. Il bouge beaucoup dans le cadre de la coopération décentralisée, depuis qu’il a été installé en juin 2016. Et l’on peut dire que la moisson est assez bonne. Après les grands travaux d’assainissement du début de mandat, le conseil municipal est actif sur trois grands projets qui vont permettre de changer un tant soit peu la structuration économique de la ville.
Ce projet fait partie d’un paquet de neuf (9) projets contenus dans le plan communal de développement, et a pu obtenir un financement de l’ordre de 206 millions de FCFA dans le cadre de la journée de partenariat organisée cette année par la ville de Chambery , dont le jumelage avec Ouahigouya dure depuis plus de 20 ans. Ce partenariat, au dire du maire, va permettre, entre autres, de doter la ville d’un musée communal. Ainsi, «la Maison rouge» va être remise au goût du jour pour renforcer l’offre culturelle, tout comme la Maison des jeunes dévastée lors de l’insurrection de 2014 qui va être entièrement rénovée et équipée, à travers la bibliothèque qui va être renforcée.
Mais pour le maire, le meilleur reste à venir pour sa ville. La bonne nouvelle est venue du côté du Programme de croissance économique du secteur de l’agriculture (PCESA). Tous les projets soumis par la commune ont été retenus pour un montant de plus de 700 millions de FCFCA.
Outre cela, il y a la mise aux normes de l’abattoir de la ville qui est «devenu très vétuste» et pas «très beau à voir», et pour lequel le conseil municipal entend expérimenter un Partenariat privé-public (PPP) dans la gestion. Une mission s’est rendue dans ce cadre en Côte d’Ivoire et, selon les informations reçues, un opérateur privé spécialisé dans la filière bétail-viande est pressenti pour reprendre la gestion opérationnelle de l’infrastructure.
Mais un des projets qui semblent tenir à cœur du conseil municipal reste le projet de traitement et de valorisation des ordures ménagères. C’est un projet à fort potentiel de main-d’œuvre, avec un impact économique certain ; dans la mesure où, explique le maire, cette unité de transformation en bout de chaine produira de l’engrais organique et de l’électricité que le maire compte bien revendre à la SONABEL. Les études sont bouclées et la construction de l’usine débute au mois de décembre.
L’autre ambitieux projet du conseil municipal est la construction d’une usine de transformation de la tomate en concentré. La construction de cette usine à une dizaine de kilomètres du centre -ville a commencé et va apporter une plus-value à la production maraîchère qui manque terriblement de relais de transformation.