Les conclusions de la commission d’enquête mise en place par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ont fuité. Il fallait s’y attendre. Cela a toujours été le cas dans le pays, et plus encore depuis l’insurrection. Et ce n’est pas parce que l’affaire touche cette fois-ci au pouvoir judiciaire qu’il y aura une exception.
Le rapport a épinglé des magistrats qui auraient eu des comportements en contradiction avec l’éthique et la déontologie du métier. Ils devraient donc s’en expliquer devant le conseil de discipline.
C’est la suite logique à donner à cette enquête. Celle-ci n’est pas diligemment venue comme souhaité, au grand dam de certains protagonistes des dossiers. Pour eux, les fuites porteraient atteinte à la présomption d’innocence; et ils soupçonneraient en plus un lynchage ciblé dans certains cas. Bref, cette enquête a réveillé les vieux démons de la division au sein des magistrats. D’où la sortie magistrale de l’intersyndicale pour appeler à la sérénité. Car cette enquête a révélé, si besoin en était encore, que la magistrature ne résiste pas, elle aussi, à l’appel de l’argent facile et à la corruption.
Abdoulaye TAO