Dossier

Validation des travaux du HCRUN «Nous voulons soulager les victimes»

 

Le Haut-Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) a organisé la cérémonie officielle de clôture de la session de validation ses travaux ce mercredi 25 octobre 2017 au Centre Muraz de Bobo-Dioulasso. Les recommandations issues de ces 10 jours de réflexions sur les travaux des sous-commissions seront soumises aux autorités.

«Blessés des événements des 30 et 31 octobres 2014 et du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 ; décisions de justice non exécutées et dossiers pendants en justice ; contentieux administratif opposant le Syndicat autonome du ministère des affaires étrangères (SAMAE) à l’Etat burkinabè; femmes victimes de déguerpissement au marché de Léguémalogo à Bobo-Dioulasso et les policiers et militaires radiés suite aux mutineries de 2011».
Tels sont les différents dossiers préalablement traités par les sous-commissions et désormais peaufinés par le Haut-Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale. En rappel, c’est suite à l’insurrection populaire de 2014 que le HCRUN a été installé au Burkina Faso, avec pour mission de «traiter un passé douloureux pour en faire un présent fraternel». A l’orée du 3e anniversaire de cet événement, le président par intérim du HCRUN, Younoussa Sanfo, est conscient qu’ «il sera rappelé à la mémoire de tous la multitude des blessés ; et surtout le sacrifice suprême de ceux et celles qui ont payé de leurs vies pour qu’éclose la vraie démocratie». D’où l’urgence de «travailler à une juste réparation pour leurs familles», a-t-il souligné.
Le traitement des dossiers sus-cités a abouti à un certain nombre de «recommandations et propositions concrètes» dont  la primeur est réservée aux autorités de notre pays. Toutefois, rassure-t-il : «Elles sont de nature à apporter réparation aux préjudices  subis».
En premier lieu des recommandations, figure  «la prise en charge immédiate de 24 victimes de l’insurrection et du putsch manqué dont l’état relève toujours d’une urgence absolue».

Des centaines de victimes en quête de justice
En second lieu, Younoussa Sanfo a évoqué le cas des dossiers pendants en justice. Ils font état de plus de six-cents requérants victimes de nombreuses affaires jugées par des instances administratives et judiciaires ; créant ainsi chez ces victimes un sentiment d’abandon, ainsi qu’un goût d’inachevé en matière de justice, au point d’écorner l’indépendance et l’impartialité de cette institution à leurs yeux. Alors, le Haut-Conseil se dit prêt à «contribuer aux cotés de la justice à mettre fin à des situations de souffrances et de discriminations négatives».
Une justice transitionnelle
Pour un traitement diligent du 3e point relatif au contentieux administratif opposant depuis 2007 le SAMAE à l’Etat burkinabè, les conseillers proposent la mise en place d’ «une justice transitionnelle» qui, de leur avis, est plus apte à produire des décisions consensuelles de réparations administratives, morales et financières à même de susciter une contribution concrète favorable à une nation qui souhaite être réconciliée avec ses fils et filles.

Dédommagement des femmes de Léguémalogo
Le déguerpissement des femmes du marché de Léguémalogo survenu en 2012 à Bobo-Dioulasso n’a pas laissé le HCRUN indifférent. C’est ce qui justifie sa proposition de dédommagement visant à apaiser le cœur de ces 156 victimes. En guise de réparation, on retient des recommandations qui vont de l’aménagement d’un nouveau site à des compensations financières.
Quant au dossier des policiers et militaires radiés suite aux mutineries de 2011, Younoussa Sanfo s’est gardé de fournir «des détails» aux hommes de presse au sujet de leur réintégration, mais affirme que ce dossier a été lui-aussi appréhendé avec une délicate attention.

Jossira A SANOU


Le président par intérim du HCRUN

«Aujourd’hui, nous avons des résultats qui seront communiqués aux premières autorités du Burkina Faso. Nous avons des décisions et aussi de fortes propositions qui seront faites à l’ intention des autorités, pour que, très rapidement, des mesures soient prises pour soulager toutes ces victimes qui attendent depuis plusieurs années les yeux rivés sur les autorités du pays.
Nous ne souhaitons ni escamoter la justice ni la vérité ; mais, pour l’instant, nous voulons soulager toutes ces victimes qui pour certaines attendent depuis très longtemps, sans oublier que la vérité et la justice sont des impératifs pour que nous parvenions à la réconciliation. Pour ce qui est de la réintégration des policiers et militaires radiés, nous ne pouvons pas rentrer dans les détails. Nous avons des propositions qui, de notre avis, sont concrètes ; mais c’est aux autorités de prendre la décision finale».

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