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Notation financière : L’ONATEL maintenu en BBB-

 

A propos de la solvabilité de l’Office national des télécommunications (ONATEL), l’agence de notation ouest-africaine WARA la maintient dans la notation de long terme BBB-. Le communiqué relatif à sa toute dernière appréciation de la santé financière de l’opérateur de télécommunications a été publié le 23 octobre 2017. La notation à court terme, qui reste également inchangée, est «w-4».
«Ces notes reflètent essentiellement l’expertise de la société sur son marché domestique, sa position de leader historique au Burkina Faso, sa résilience face aux menaces externes ; ainsi que sa situation financière saine», explique Mohamed Amine Sabibi, l’analyste principal en charge pour WARA de la notation de l’ONATEL. De même, la perspective attachée à ces notations est toujours stable.
Simultanément, sur son échelle internationale, WARA fixe la notation de l’ONATEL à iB/Stable/iw-6.
D’après le communiqué de l’agence, les notations de l’ONATEL restent tributaires des enjeux macroéconomiques et politiques du Burkina, ainsi que du maintien de sa rentabilité élevée et de sa pole position concurrentielle sur le marché domestique des télécoms.
Pour WARA, les notations de l’ONATEL et la perspective qui leur est attachée se justifient par «le fait que l’ONATEL réussit encore à augmenter ses parts de marché et à conserver une part prépondérante sur toutes les gammes offertes, malgré des forces concurrentielles qui se sont intensifiées depuis l’arrivée d’un nouveau concurrent (ndlr : Orange Burkina) et un environnement réglementaire et social difficile. De plus, le soutien opérationnel quotidien de Maroc Télécom, actionnaire majoritaire de l’ONATEL, permet à la société de mettre en place des procédures efficaces et étrennées depuis presqu’une décennie».
Le communiqué note toutefois que malgré la présence de Maroc Télécom dans le capital, «la notation de contrepartie de l’ONATEL ne bénéficie d’aucun facteur de support externe», même si «l’opinion de WARA quant à la solvabilité intrinsèque de l’ONATEL tient compte du concours opérationnel du groupe Maroc Télécom ; les scores qui sous-tendent la notation d’ONATEL intègrent implicitement la contribution du leader marocain des télécoms à la stabilité de sa filiale burkinabè». WARA estime que l’ONATEL, en tant qu’opérateur historique du Burkina Faso, est doté d’une infrastructure opérationnelle en constante amélioration grâce au plan d’investissement mis en place. Un plan qui a atteint 29 milliards de FCFA en 2016.
Par ailleurs, selon WARA, l’ONATEL a augmenté en 2016 son parc mobile de 4% pour franchir la barre des 7 millions de clients. L’internet mobile a lui aussi connu une très bonne progression de 28% sur l’année 2016.
Des efforts de fiabilisation de lignes réseaux ont permis de redresser la tendance de l’activité fixe qui est passée de -7% en 2015 à +1% en 2016. Le chiffre d’affaires a cru de 9% et s’est établi à 157 milliards de FCFA en 2016 (145 milliards en 2015) avec un résultat d’exploitation de 40,7 milliards de FCFA (en hausse de 6%) et un résultat net de 24 milliards de FCFA, démontrant ainsi la résilience de l’ONATEL et sa capacité à générer des profits dans un environnement difficile.
La présente notation de l’ONATEL est sollicitée et participative, c’est-à-dire qu’elle fait suite à une requête en notation de la part de la société, et que l’équipe qui la dirige a pris une part active aux échanges avec les équipes analytiques de WARA.
Les sources d’informations utilisées par WARA pour la conduite de la notation sont principalement les informations privatives obtenues lors des échanges avec le management de la société, au cours du mois d’avril 2017.

Karim GADIAGA


Possibilités d’abaissement de la notation

WARA estime que la notation actuelle de l’ONATEL contient autant de possibilités de rehaussement que de risques d’abaissement.
Une détérioration de la notation de l’ONATEL serait la conséquence «d’une détérioration significative et durable des résultats de l’ONATEL par une baisse de sa part de marché et de son chiffre d’affaires, si un 4e opérateur venait à entrer sur le marché»; «de la matérialisation du risque social ou politique au Burkina Faso, ce qui pourrait durablement fragiliser l’économie nationale et l’activité de l’ONATEL» ou «de l’augmentation de la pression réglementaire et fiscale, à un degré à même de ponctionner les résultats de l’ONATEL de manière excessive».
En l’inverse, un rehaussement de la notation passerait, entre autres, par «un gain significatif et durable de parts de marché dans la téléphonie mobile et l’internet fixe pour creuser l’écart avec la concurrence» et «la modernisation continue de ses infrastructures pour améliorer sensiblement la qualité du réseau».

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