Régions

Hauts-Bassins: les femmes rurales chez le gouverneur

 

La commémoration du 15 octobre, Journée de la femme rurale, a revêtu un caractère particulier dans la région des Hauts-Bassins. Des organisations et des associations de femmes du Burkina, emmenées par la Convergence globale pour la lutte pour la terre et l’eau, ont battu le pavé le 16 octobre pour remettre à l’autorité régionale un mémorandum qui reprend leurs préoccupations. Cette marche qui a eu le soutien des coutumiers a été une occasion pour les «marcheuses» de souligner le rôle stratégique de la femme dans la production et la transformation de la production locale : «Nous contribuons à produire environ 80% de la production vivrière. Nous sommes responsables pour plus de 90% de la transformation des produits agricoles et nous contribuons pour environ 65% à la commercialisation des produits».

«30% des terres aménagées pour les femmes»
Fort de cette position, les 8 organisations membres de la Convergence globale pour la lutte pour la terre et l’eau ont mis le doigt sur l’accès aux ressources par les femmes pour pouvoir assurer leur contribution au développement de l’économie locale et à la prise en charge de leurs familles. Des textes ont été pris dans le sens d’améliorer l’accès de la femme à la terre et aux autres facteurs de production. Selon les initiateurs de la marche, cela reste encore à l’état des intentions ; d’où ce rappel au respect de l’engagement présidentiel lors de la dernière Journée nationale du paysan qui consistait à attribuer 30% des terres aménagées aux femmes dans les régions. C’est ainsi qu’elles ont demandé au gouverneur d’être leur porte-parole afin que l’engagement du chef de l’Etat soit une réalité dans la région. Une mission que ce dernier à accepter volontiers en promettant «de faire le plaidoyer auprès du gouvernement et, bien sûr, de mes pairs gouverneurs pour le respect des engagements du président du Faso en faveur de l’accès des femmes à la terre, notamment le respect du quota des 30% de terres aménagées à attribuer aux femmes et l’opérationnalisation de la loi 034 relative au foncier».  Cette commémoration de la Journée de la femme rurale était placée sous le thème «femmes rurales et résilience aux changements climatiques : l’agro-écologie et l’agroforesterie comme moyens d’autonomisation de la femme rurale et de protection de la biodiversité.»
Elle a été l’occasion pour les organisations féminines de rappeler leur attachement l’agriculture familiale comme socle pour d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’employabilité des jeunes ruraux et des femmes rurales pour sortir la population rurale de l’extrême pauvreté. Elles ont également réaffirmé le choix de l’agro-écologie pour préserver l’environnement et la biodiversité. Les organisations suivantes ont participé à la marche de Bobo-Dioulasso, cordonnée par Convergence globale pour la lutte pour la terre et l’eau : FAHAMU, Nous Sommes la Solution, Trust-Africa, CESAO, FENOP, RESACIFROAT, SPONG.
La veille de la marche, les organisations féminines ont organisé une conférence publique.

FW


Ce que veulent les femmes rurales

Voici un extrait du mémorandum remis au gouverneur et comportant les sollicitations des femmes lors de la marche du 15 octobre
M. Le Gouverneur :
Pour prendre les dispositions, afin que l’engagement du chef de l’Etat soit une réalité dans la région
Promouvoir le développement de l’agriculture familiale, des petites et moyennes entreprises agroalimentaires pour les femmes
Veiller à la sécurisation foncière et l’accès suffisant à la terre des petits agriculteurs en fixant des conditions appropriées et en prenant des mesures favorables et attractives, notamment à l’endroit des femmes
Faciliter l’accès aux différents fonds disponibles afin que nous puissions développer encore plus nos capacités de production.
Aux autorités coutumières, nous sollicitons leur appui pour :
Sensibiliser la population, notamment les propriétaires terriens, les chefs d’exploitations agricoles pour donner aux femmes des terres de bonne qualité pour l’agriculture pendant une longue période afin qu’elles puissent les exploiter de façon efficace.
Aux propriétaires terriens, à nos maris, nos frères :
Nous demandons leur compréhension pour que nous ayons des terres qui nous permettent de bien produire, afin que les deux greniers ensemble assurent une sécurité alimentaire et nutritionnelle pour toute la famille.
Qu’ils nous procurent ou nous cèdent à temps les moyens de production (main-d’œuvre, temps,…)

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