L’économie du Burkina vue par les analystes du groupe d’assurance-crédit européen Credendo. Dans ce document paru le 18 octobre dernier et qui est parvenu à la rédaction de L’Economiste du Faso, Credendo livre une analyse détaillée et étendue de l’économie du Burkina Faso appuyée par les principales exportations, les forces et faiblesses du pays, ainsi que quelques graphiques sur les indicateurs économiques clés.
C’est ainsi que le Burkina Faso est vu comme «une économie fragile et de petite taille offrant globalement des perspectives stables». Une stabilité qui est due, selon le document, au processus de démocratisation qui a débouché sur une amélioration des perspectives de croissance.
Après deux années marquées par une faible performance durant la transition politique, le PIB a enregistré une forte croissance (5,9 %) en 2016. «Au cours des quatre prochaines années, les perspectives de croissance devraient se stabiliser autour d’un bon résultat de 6,5 %, grâce à la hausse significative des investissements publics réalisés dans le cadre du PNDES, à la progression de la production agricole (notamment du coton) et à l’expansion des activités d’extraction de l’or. Par conséquent, les perspectives de croissance du Burkina Faso sont supérieures aux perspectives régionales moyennes pour l’Afrique subsaharienne», ont déclaré les analystes.
De l’autre côté, des performances satisfaisantes dans le cadre du programme du FMI ont permis de limiter les déficits budgétaires du Burkina Faso au fil des ans, et de maintenir les ratios de la dette publique nettement en dessous de la moyenne régionale de l’UEMOA ; 15 ans après avoir bénéficié de l’allégement de la dette en faveur des PPTE. Même si l’encours de la dette publique est censé augmenter pour atteindre 38,2 % du PIB d’ici à 2018, il devrait de nouveau reculer au cours des années suivantes, maintenant ainsi un niveau d’endettement public soutenable.
Mais Credendo, en raison d’indicateurs macroéconomiques vulnérables, notamment la question de la sécurité, a classé le Burkina dans la catégorie risque 6/7 à moyen/long terme (voir encadré). Les analystes évoquent aussi la complexité de l’environnement économique par l’ingérence politique dans le système judiciaire et par la corruption.
NK
Risques politique et commercial
Credendo, dans son analyse, classe le Burkina Faso dans la catégorie de ‘’risques politique et assimilés, 6/7 à moyen/long terme’’. Un classement qui mesure la probabilité de risque causé par des évènements politiques et assimilés en rapport avec des transactions transfrontalières ayant un horizon de risque de plus d’un an. Pour le cas du Burkina, la note 6/7 représente un risque très élevé. Le pays a aussi été classé dans la catégorie 5/7 par rapport au risque de violence politique à court terme. Un terme qui regroupe tous les actes violents poursuivant un but politique: «Terrorisme, dommages causés par la violence politique, etc.» La troisième catégorie de classement est le risque commercial systémique. A ce niveau, le Burkina s’en sort avec la note C. La catégorie A regroupe les pays présentant un risque commercial faible ; la catégorie B, ceux pour lesquels le risque commercial est considéré comme normal et la catégorie C, ceux présentant un risque supérieur à la moyenne. Pour le compte du Burkina, cette note se justifie selon Credendo par «la grande complexité de l’environnement économique, par l’ingérence politique dans le système judiciaire et par la corruption».