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Budget 2018 : Les prévisions sont-elles réalistes?

 

Dans le projet de budget que le gouvernement a transmis à l’Assemblée nationale pour adoption, les recettes totales se chiffrent à 2.015,49 milliards de FCFA contre 2.438,63 milliards de FCFA de dépenses. Il se dégage un déficit budgétaire de 423,657 milliards de FCFA.
Les recettes totales connaissent une hausse de 12,94% entre 2017 et 2018. Cette hausse est imputable à l’augmentation des recettes ordinaires de 22,43%. Elles passent de 1.438,25 milliards de FCFA en 2017 à 1.769,78 milliards de FCFA en 2018.


Pendant ce temps, les recettes extraordinaires connaissent une baisse de 26,46%. En effet, de 346,38 milliards de FCFA en 2017, les recettes extraordinaires s’établissement à 254,71 milliards de FCFA en 2018. C’est pour compenser cette baisse de 22,43% que les recettes propres ont été revues à la hausse. Mais où trouver l’argent ?
En proposant un tel budget à la représentation nationale, le gouvernement compte sur la mobilisation des ressources intérieures par les régies de recettes que sont la Direction générale des impôts (DGI), la Direction générales des douanes (DGD) et la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP). « Pour y parvenir, une approche volontariste mais réaliste de mobilisation de ressources, notamment intérieures, a été mise en avant à l’effet de créer d’ores et déjà une base alternative à la baisse tendancielle de l’aide publique au développement ces dernières années », peut-on lire dans le document soumis aux députés. Les prévisions de recouvrement de la DGI pour l’année 2018 sont de 918 milliards de FCFA environ. Comparées à l’année 2017 où les prévisions de recouvrement s’établissaient à 720 milliards de FCFA ; en 2018, la mobilisation de la DGI connait une augmentation de 200 milliards de FCFA. Pour y arriver, le gouvernement compte sur les réformes en cours et contenues dans le nouveau Code général des impôts en cours d’adoption. Dans ce Code, il est proposé l’élargissement de l’assiette fiscale et la rationalisation ou le relèvement de certains taux. Ces réformes permettront-elles d’atteindre ces prévisions de recouvrement ?
Le budget 2018 s’inscrit dans la poursuite et la consolidation des actions prioritaires entamées depuis 2016 pour la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES). Il s’agira de poursuivre les mesures de transformation de la structure de l’économie, de relance de la production locale, de protection et de soutien aux groupes vulnérables à travers le programme des filets sociaux, ainsi que le programme d’autonomisation économique et sociale des jeunes et des femmes.
Ce budget est élaboré dans un contexte difficile marqué par un regain d’attaques terroristes qui imposent une réorientation des choix budgétaires. Pour faire face aux menaces terroristes donc, un accent particulier a été mis sur le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité. Le budget 2018 tient également compte de la prise en charge de l’incidence des accords signés avec les partenaires sociaux et qui réduisent considérablement les marges d’investissements.

Elie KABORE


Les priorités du budget 2018

Afin d’assainir le climat social, le gouvernement prévoit en 2018 le dédommagement des personnes victimes de violences politiques à l’issue des travaux du Haut-Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN). Une somme de 4 milliards de FCFA est prévue au titre de ces dédommagements, en attendant la fin des travaux du HCRUN. 7 milliards de FCFA sont prévus pour la mise en place progressive du fonds minier de développement local au profit des collectivités. Le budget du secteur minier est projeté à 7,977 milliards de FCFA.
Le budget 2018 met l’accent sur la construction d’infrastructures scolaires pour la résorption totale des classes sous paillotes d’ici à 2020, la lutte contre le chômage des jeunes à travers la création d’emplois directs et la promotion des initiatives privées, les œuvres sociales et les infrastructures au niveau des universités. Un égard est aussi accordé au programme de gratuité des soins de santé pour les enfants et les femmes, avec un zoom sur la planification familiale. L’approvisionnement en eau potable et l’assainissement par un meilleur maillage du territoire national en infrastructures hydrauliques et d’assainissement et le respect des engagements envers les partenaires sociaux dans le cadre du dialogue pour la résolution des multiples crises enregistrées en 2017 figurent en bonne place dans ce budget. o


 

231,736 milliards de FCFA pour la sécurité et défense territoriales

Un montant de 231,736 milliards de FCFA, en 2018 contre 180,406 milliards de FCFA en 2017, est alloué au secteur de la sécurité et défense du territoire. S’agissant des investissements dans le domaine de la défense, le budget s’est accru de 273,68% ; passant de 16,9 milliards de FCFA en 2017 à 71 milliards de FCFA en 2018.
S’agissant des investissements dans le domaine de la sécurité, il est prévu la somme de 10,496 milliards de FCFA pour les investissements en 2018. Cet argent sera investi dans la construction de commissariats de police, l’équipement des forces de sécurité, le renforcement du renseignement opérationnel et les patrouilles.

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