Il y a comme une frénésie dans le milieu des hommes d’affaires burkinabè, surtout dans les secteurs de la banque et de la finance. Sur les traces de Coris Bank International, des banques de nationalité burkinabè sont en train de poindre à l’horizon. Wend Kuni Bank d’Apollinaire Compaoré vient d’obtenir son agrément, tout comme Mahamadou Bonkoungou, le grand patron du groupe EBOMAF, vient de prendre le contrôle de la Banque de l’habitat du Burkina Faso (BHBF) par acte de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
En attendant que ces deux ‘’puceaux’’ matérialisent rapidement tous les espoirs que suscitent ces nouveaux établissements bancaires, on constate qu’il y a encore de la place dans les paysages bancaire et financier du pays. Mais le plus difficile sera d’exister et de tenir la concurrence qui compte déjà 12 banques.
Cela passe nécessairement par une offre de services innovants et des prestations de qualité, face à une clientèle de plus en plus exigeante. Le taux de bancarisation au Faso était de 13,14% en 2014 contre plus de 20% en Côte d’Ivoire. Il y a donc un marché à conquérir ; à condition de rester professionnel et de respecter rigoureusement la réglementation bancaire.
C’est le secret du succès à l’image de celui que connait Coris Bank International qui, après le Burkina, est allé à la conquête de la sous-région. C’est tout le mal que l’on peut souhaiter aux nouveaux banquiers qui ont certainement déjà des carnets d’adresses bien remplis.
Ce ne sont pas de pure-players de la finance et de la banque, certes, mais de grands patrons d’entreprises en pleine expansion sous-régionale; chacun dans son domaine: Apollinaire Compaoré dans la téléphonie mobile avec son groupe Planor et Mahamadou Bonkoungou dans les BTP avec son groupe EBOMAF. Ils prennent maintenant de la voilure, et ce n’est pas du tout mauvais pour le pavillon burkinabè.
Abdoulaye TAO