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Aviation civile : Air Burkina fait son marché au Canada

 

Depuis le 11 mai 2017, la compagnie Air Burkina a été rétrocédée à l’Etat burkinabè avec le retrait du Fonds Aghan Khan pour le développement économique (AKFED) qui avait racheté la compagnie en 2001. Les rênes de la compagnie ont été confiées au commandant de bord Blaise Sanou qui s’atèle à trouver un nouveau partenaire stratégique pour Air Burkina.
Mais en attendant le recrutement de ce partenaire, un plan de restructuration est mis en œuvre sous le regard du gouvernement burkinabè, à travers l’autorité de tutelle qu’est le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière. Au titre de ce plan restructuration, il est prévu l’acquisition de nouveaux avions pour le compte de la compagnie qui opère de nos jours avec seulement 2 avions de type Embraer 170. Ces avions sont de petites capacités, car équipés seulement de 68 sièges dont 12 sièges en classe Affaires et 56 en classe Economique.
Air Burkina compte conserver ces 2 avions, mais prospecte le marché pour l’acquisition de nouveaux avions. Des solutions semblent poindre à l’horizon.
Après avoir reçu en audience, courant juillet 2017, des responsables du constructeur européen Airbus; le 12 septembre 2017, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a présidé une séance de travail dont l’ordre du jour principal tournait autour de l’achat de nouveaux avions commerciaux. Etaient présents à cette réunion, le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Souleymane Soulama, et le directeur commercial zone Afrique de la multinationale canadienne Bombardiers, Gerald Cornu. La présence de ce dernier indique que la prospection d’Air Burkina porte sur les avions de ce constructeur. Gerald Cornu aurait, au cours de cette rencontre, fait une offre au gouvernement burkinabè à propos d’avions commerciaux de type Bombardiers Q400.
Pourquoi les Bombardiers Q400 ?
Les Q400 sont des avions à hélices. Au plan économique, ils consomment moins de carburant que les Embraer 170. Pour un même trajet, un Q400 consommera 40% de carburant en moins qu’un Embraer 170. En termes de capacités, les Q400 disposent de plus de places que les avions utilisés actuellement par Air Burkina. Un Q400 peut transporter près de 90 personnes, contrairement à un Embraer 170 qui ne dispose que 68 sièges.
Les soutes des Q400 étant plus grandes, ils peuvent transporter plus de frets, ce qui contribue à la rentabilité économique de la compagnie.
Au plan technique, ils sont nettement plus performants que les avions utilisés actuellement par Air Burkina.
Avec 2 avions actuellement, Air Burkina ne dessert que 8 destinations, à savoir Bobo-Dioulasso, Abidjan, Bamako, Niamey, Cotonou, Lomé, Dakar et Accra.
Pourtant, le plan de restructuration prévoit que la compagnie puisse desservir les villes intérieures du Burkina Faso, mais aussi d’autres destinations en Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale et, pourquoi pas, l’Asie.
La nécessité d’acquérir d’autres avions est plus que d’actualité
Après la présentation de son offre, le directeur commercial zone Afrique de la multinationale canadienne Bombardiers et la direction d’Air Burkina devraient poursuivre la concertation afin d’aboutir à une décision qui cadre avec la vision technique et économique d’Air Burkina.
Les Bombardiers Q400 ont fait leurs preuves dans la sous-région. Ces types d’avions font partie de la flotte des compagnies sous-régionales et concurrentes d’Air Burkina. En effet, Asky, compagnie basée à Lomé, dispose de 8 avions dont 4 Q400.
Dans la flotte d’Air Côte d’Ivoire, on dénombre également 4 Bombardiers Q400 sur les 10 avions dont dispose la compagnie. Le marché sous-régional est marqué par la concurrence entre ces compagnies, mais la demande est aussi persistante.
On observe de plus en plus qu’Asky et Air Côte d’Ivoire desservent Ouagadougou avec des avions de plus de 100 places, à savoir des Airbus A320 pour Air Côte d’Ivoire et des Boeings 737-700 et 737-800 pour Asky.

Elie KABORE


 

Air Burkina à la recherche d’un bon statut

La restructuration d’Air Burkina passe par la définition d’un nouveau statut pour la compagnie. De la réflexion en cours, se dégage 2 options: une société d’économie mixte et une société d’Etat. S’il est vrai que le groupe Aghan Khan a cédé ses parts à l’Etat, on garde tout de même à l’esprit que d’autres sociétés burkinabè étaient aussi actionnaires dans la compagnie. Ces actionnaires vont-ils céder leurs parts à l’Etat pour qu’il érige Air Burkina en société d’Etat, ou resteront-ils dans la capital afin qu’Air Burkina deviennent une société d’économie mixte ? La réponse à cette préoccupation est cruciale pour la définition du statut de la compagnie et la nomination d’un nouveau Conseil d’administration.

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