L’Assemblée nationale, après avoir fait le deuil du premier président de la 7e législature, a élu son nouveau chef. L’occupant du perchoir pour le reste du mandat est Alassane Sakandé. Présentée par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), sa candidature a été adoubée par 100 votants contre 2 voix et deux bulletins nuls. 19 députés ont choisi de s’abstenir. Dans un scrutin à bulletins secrets, difficile de connaitre les dessous du vote. Toujours est-il qu’une majorité confortable l’a élu. Lui-même n’a-t-il pas déclaré que le résultat du scrutin et son score dépassaient le cadre de la majorité ? Il promet d’en tenir compte dans la gestion d’une Assemblée nationale qui doit se remettre rapidement au travail. Les parlementaires doivent vite faire le deuil de l’ex-président Salif Diallo et se mettre en ordre de bataille pour consolider les acquis laissés par l’illustre défunt. Le défi pour le nouveau président et pour la nouvelle équipe dirigeante est de maintenir le rythme insuffler depuis le début de cette législature au parlement, tant en qualité de productions qu’en qualité de débats.
Ses amis disent du nouveau président que c’est un homme de poigne ; en tout cas, qu’il n’a pas sa langue dans la poche. Un aperçu en a été donné, en tout cas, pendant la campagne électorale pour les législative. C’est peut-être son seul point commun avec Salif Diallo dont il était d’ailleurs un proche (Voir encadré).
Pour ses contradicteurs par contre, le MPP aurait pu faire le choix d’un autre candidat. En effet, dans la guerre de positionnement pour le perchoir, il y a avait plusieurs paramètres dont deux étaient essentiels.
Le profil et la région (important pour les postes de président d’institution), en dehors d’être un haut cadre du parti. C’est sur ces éléments que certains espéraient voir sortir la candidature d’une personnalité comme Ousseni Tamboura (vice-président de l’Assemblée) ou Jacob Ouédraogo, président d’une des commissions de l’Assemblée nationale.
Le nouveau président n’est pas loin de ce profilage, puisqu’il est originaire du grand Nord, même si on fief électoral reste le Centre.
Elu président de l’Assemblée nationale, Alassane Sakandé laisse désormais vacant son poste de président de groupe parlementaire.
Député du Centre, il était le président du groupe parlementaire MPP. Une candidature logique pour ce cadre de banques. Comme si le parti majoritaire ne voulait pas s’encombrer de justifications politiques, il a fait jouer la hiérarchie. Qui mieux que le chef du groupe parlementaire pour succéder au président de l’Assemblée?
FW
Qui est le nouveau président de l’Assemblée?
Parcours d’Alassane Sakandé
Nom et prénoms : Alassane Bala Sankandé
Date et lieu de naissance : 21 août 1969 à Ouagadougou
Situation familiale : Marié et père de 2 enfants
Profession : Cadre supérieur de banques
Expérience politiques : Secrétaire exécutif national adjoint du bureau exécutif national du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), président du groupe parlementaire MPP et député.
Sa vison des relations avec l’exécutif : Ce qu’il déclarait à propos des relations entre l’exécutif et le parlement en 2016
« Mais qu’on s’entende bien, si l’Assemblée nationale regarde dans la même direction que l’Exécutif, elle ne saurait en être sa caisse de résonance. Elle assumera sans marchandages ses missions constitutionnelles : voter la loi, consentir l’impôt et contrôler sans complaisance l’action gouvernementale.
Dépositaire de la souveraineté populaire, l’Assemblée nationale, en aucun moment, ne va se départir de son rôle de sentinelle de la volonté générale. Pour cela, elle continuera d’interpeler le gouvernement quand il le faut et sur les questions qu’il faut, sans que cela puisse être considéré comme un quelconque signe de mésentente ou de conflit larvé entre l’Hémicycle et l’Exécutif, comme s’ingénient à le faire croire certains opposants » .
(https://burkina24.com/2016/09/22/alassane-sakande-depute-mpp)
