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6e conférence du TAC : Il faut matérialiser les engagements

 

Nouvelles retrouvailles entre les gouvernements de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso dans le cadre du Traité d’amitié et de coopération (TAC) ivoiro-burkinabè. La 6e conférence au sommet du TAC, c’est-à-dire la rencontre au plus haut niveau dans le cadre ce référentiel privilégié de collaboration entre les deux pays, s’est tenue le 18 juillet dernier à Ouagadougou. Bien avant ce rendez-vous qui consacre la présence effective des deux chefs d’Etat, il y a eu, la veille, le Conseil conjoint de gouvernements ayant permis d’examiner les dossiers préparés par les experts à partir du 13 juillet.
Depuis la signature du TAC en 2008, les deux pays se retrouvent alternativement à Ouagadougou et à Yamoussoukro pour échanger sur leurs situations respectives et examiner les points inscrits à l’ordre du jour de leur coopération. Il s’agit à la fois d’évaluer la mise en œuvre de leurs accords relatifs à des projets communs et d’adopter de nouveaux engagements. A ce jour, ce sont plusieurs projets d’infrastructures et des accords de coopération au niveau institutionnel ou d’assistance au niveau matériel qui sont portés par le TAC.
En effet, les deux voisins, liés surtout par l’histoire et la géographie, ont intégré la nécessité de vivre intelligemment en entretenant l’entente et en développant une coopération qui assure le progrès de part et d’autre.
Pour ce faire, ils ont décidé se retrouver régulièrement pour apprécier les dossiers communs et travailler sur le terrain à concrétiser leurs engagements.
Dix ans après son adoption, la volonté de se retrouver suivant le cadre du TAC a toujours été respectée. La conférence au sommet s’est toujours tenue, chaque année, à Yamoussoukro ou à Ouagadougou. Et comme le prévoit le Traité, lorsque le besoin se manifeste, des experts, des responsables de structures ou des ministres des deux pays se retrouvent spontanément pour examiner des dossiers les concernant. Côté retrouvailles, les engagements du TAC sont bien respectés. C’est devenu pratiquement une tradition.
Mais il faudra justement pouvoir aller au-delà de la tradition des retrouvailles pour permettre au TAC d’engranger des résultats en droite ligne avec la philosophie de promotion du développement. Les intentions et même les engagements sont là, mais elles manquent de force dans leur matérialisation. Les dossiers d’infrastructures et de facilitation, au plan économique, peinent à donner entière satisfaction, surtout au Burkina.
Sur le point de l’approvisionnement du Burkina en électricité par la Côte d’Ivoire via l’interconnexion, la quantité fournie reste en deçà de la demande exprimée. Les promesses sont difficilement tenues. La Côte d’Ivoire vient d’annoncer sa décision d’augmenter la fourniture d’électricité de 80 à 90 mégawatts à compter du premier trimestre 2018. Mais le souhait du Burkina est d’atteindre 100 mégawatts.
Un autre projet qui devrait avoir fortement un impact sur le plan économique, c’est celui de l’autoroute Abidjan-Ouagadougou. Il figure dans les dossiers du TAC depuis sa signature. Si du côté ivoirien il avance ; au Burkina, aucune ligne d’autoroute n’a pu être obtenue. Le gouvernement actuel du Burkina l’a toutefois inscrite dans son programme de partenariat public-privé.
C’est le même constat de lenteur concernant le chemin de fer Abidjan-Ouaga. Le début de sa réhabilitation et son prolongement, plusieurs fois annoncé, n’a pas encore commencé. La 6e conférence au sommet du TAC vient d’annoncer septembre prochain pour le début de la partie réhabilitation.
Le TAC, qui a l’ambition d’être un cadre privilégié de coopération, au-delà des relations ordinaires entre deux pays limitrophes, doit être plus dynamique et plus concret pour atteindre ses objectifs. C’est un sentiment qui est partagé par les deux présidents. A l’occasion de la tenue de la 6e conférence au sommet, ils se sont d’ailleurs promis de matérialiser leurs engagements. Dans ce sens, les deux pays ont signé, au cours de la session de Ouagadougou, 10 nouveaux accords bilatéraux permettant le renforcement du cadre juridique de la coopération bilatérale, ainsi que l’annexe à la convention de Concession révisée entre la République de Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et la SITARAIL.

Karim GADIAGA

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