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Crash d’Air Algérie  : Swiftair mise en examen

 

Le jeudi 29 juin 2017, la procédure judiciaire engagée suite au crash d’Air Algérie au Mali , un McDonnell Douglas (MD) 80, immatriculé EC-LTV, a abouti à la mise en examen de Swiftair, la compagnie qui a affrété l’avion pour le compte d’Air Algérie. Les chefs d’accusations portent sur l’homicide involontaire, l’imprudence, l’inattention, la négligence ou le manquement à une obligation de prudence ou de sécurité.

Que reproche-t-on à Swiftair ?
L’enquête a révélé une longue période d’inactivité des 2 pilotes. Formés par la compagnie Spanair, Swiftair n’a pas été en mesure de fournir les détails sur les activités des 2 pilotes aux enquêteurs. Mais selon les informations recueillies par les enquêteurs, le commandant de bord, Augustin Comeron Mogio, du haut de ses 48 ans, totalisait 9.342 heures de vol sur un MD 80, immatriculé EC-LTV, le type d’avion qui a été accidenté. La copilote, Isabel Gost Caimari (42 ans), totalisait 7.137 heures.
Mais les activités du commandant de bord ont été plusieurs fois interrompues pendant de longue période, 6 mois une première fois et 8 mois une seconde fois. Il ne devait donc pas avoir cette responsabilité de conduire un avion. Pourquoi alors Swiftair a pu choisir un pilote qui manque d’activité pour conduire cet avion qu’elle a affrété ?
Les activités de la copilote n’étaient pas assez intenses pour lui permettre de conduire cet avion. Elle a cumulé plus d’une année d’inactivité avant de s’engager avec Swiftair. Ce sont donc 2 pilotes saisonniers qui conduisaient l’avion ce jour-là. A cause du manque de formation, les 2 ne connaissaient donc pas le MD. C’est la raison pour laquelle ils n’ont pas activé le système de dégivrage des sondes moteur, ce qui a entrainé une baisse de la poussée des 2 moteurs, parce que gênés par la givre.
Aussi, ce serait à cause de cette méconnaissance de l’avion qu’ils n’ont pas été en mesure de comprendre que l’avion perdait de la vitesse. Enfin, cette même raison a été à l’origine de cette erreur de pilotage qui a consisté à tirer le manche vers l’arrière au lieu de la baisser en avant, ce qui a conduit au décrochage du MD.
En rappel, le 24 juillet 2014, le vol d’Air Algérie (AH 5017), reliant Ouagadougou à Alger, s’est écrasé dans la région de Gossi au Mali. L’accident a entrainé la mort de 116 personnes dont 6 membres d’équipage et 110 passagers. La mise en examen de Swiftair, une compagnie espagnole pratiquant du low-cost, est une première dans cette procédure.

Elie KABORE


Les détails de l’accident

Le 24 juillet 2014, l’équipage obtient la mise en route pour un départ de la piste à 1h 02 mn. A 1h 10 mn, l’équipage est autorisé à rouler pour la piste et le contrôleur l’autorise à effectuer son départ à 1h 13 mn sur la piste en direction de la Patte d’Oie. A 1h 15 mn, l’équipage décolle puis vire à droite (vers Gounghin) et met le cap sur Gao.
Lors de la montée, l’équipage effectue 3 manœuvres pour éviter une zone orageuse avant d’atteindre le niveau de croisière à environ 9 km du sol. Entre-temps, la tour de contrôle de Niamey tente d’entrer en contact avec l’avion en vain.
Quelques minutes plus tard, l’avion commence à perdre de la vitesse avant de chuter brusquement. Une vingtaine de secondes avant l’impact, les moteurs se mettent en marche de nouveau pour atteindre une valeur proche de la vitesse maximale de l’avion. L’avion a heurté le sol à une grande vitesse.
Sans nouvelle du vol, depuis 1h 44, Niamey émet des messages à 3h 30 et à 4h 38 à tous les centres concernés par la route planifiée du vol.
Les débris de l’avion, retrouvés dans la soirée du 25 juillet 2014, étaient répartis sur une surface triangulaire de 420 m de long. L’impact de l’avion sur le sol a laissé un cratère de 35 m de long sur 11 m de large et 1 m de profondeur.

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