Editorial

Ligne rouge ?

A quelque chose malheur est bon, dit-on. L’incident de Manga marquera peut-être un tournant dans la succession de grèves que vit le pays depuis l’installation de l’administration Thiéba.
Tous les syndicats de la justice ont observé un arrêt de travail de trois jours pour protester contre le saccage du Palais de justice de la ville de Manga par les populations qui demandaient la libération d’un citoyen qu’elles considéraient comme arbitrairement mis sous mandat de dépôt .
A réaction spontanée de la population, réaction spontanée de la chaine judiciaire. Si le scenario en était resté là, rien à dire. Mais quand les acteurs de la justice se décident à se lancer dans une grève illimitée et sans préavis, cela fait vraiment désordre.
La suspension de ladite grève, un rétropédalage, n’enlève rien à l’exaspération qui commence à gagner l’opinion, au point où des voix s’élèvent pour regretter que ces acteurs oublient ces derniers temps leur statut de «3e pouvoir» au profit d’un corporatisme exacerbé.
Cette bourde devrait être un avertissement pour toutes les autres corporations.
Car, en réalité, elles ne sont pas au service du gouvernement, mais plutôt des populations. Et elles doivent travailler au quotidien à gagner leur sympathie.
L’incident de Manga traduit en cela un déficit énorme qu’il convient de travailler à résorber. Et, il n’y a pas meilleurs alliés que ceux que vous servez.
Le gouvernement a tenu sa promesse en mettant en œuvre le nouveau statut de la magistrature. La situation des greffiers et des gardes pénitentiaires a été réexaminée, avec des incidences financières non négligeables sur le budget de l’Etat. Les conditions d’exercice ne seront jamais totalement parfaites dans ce pays pauvre. Il y aura toujours une part de sacrifice qu’on demandera aux agents de l’Etat.

Abdoulaye TAO

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