On ne sait plus à quel saint se vouer dans ce Burkina post-insurrectionnel. Qui du Premier ministre qui dit que le pays redémarre, se basant sur les bonnes projections de croissance corroborées par les institutions financières ou du secteur privé qui continue de broyer du noir, parce que les bons chiffres de la croissance ne se reflètent pas encore sur son carnets de commandes et son chiffre d’affaires croire?
Entre les deux, il y a les syndicats des travailleurs du public qui multiplient les arrêts de travail pour la satisfaction de leurs plateformes revendicatives, avec des contrecoups sur l’ensemble de l’économie nationale. Le pays est comme assis entre deux chaises, rendant difficile le choix de la formule thérapeutique. Si on est toujours en crise, il faudra changer de discours et travailler à renforcer nos capacités de résilience.
Si c’est le contraire et s’il est vrai que le pays redémarre, le gouvernement a besoin de travailler sur les accélérateurs de croissance pour relancer la machine économique.
Il ne peut le faire en partie que via une commande publique plus importante, de grands chantiers et des procédures de marchés plus rapides et transparentes.
Malheureusement, si les intentions du gouvernement Thiéba sont claires sur le papier, avec le PNDES, et font espérer à terme un changement radical du visage du pays, force est de reconnaitre que le redécollage promis a du plomb dans l’aile.
Et, le bouc émissaire est tout trouvé. Les grèves et l’incapacité du gouvernement à les gérer. Les opérateurs économiques ne se cachent plus pour le dire: les dernières grèves en cours sont en train de mettre en difficulté de nombreux fournisseurs de l’Etat à cause de leur durée.
Les paiements sont quasi-suspendus au niveau du trésor. Attention donc au ras-le-bol.
Abdoulaye TAO