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Police de Ouargaye : Un réseau de faussaires démasqué

 

La région du Centre-Est est une zone de transit de motos en provenance du Togo voisin. Mais ce commerce ne se fait toujours pas dans la légalité. Certains ont décidé de s’enrichir sur le dos de l’Etat burkinabè. C’est le cas de 10 présumés faussaires de cartes grises et de plaques d’immatriculation mis aux arrêts par les hommes du commissariat de police nationale de Ouargaye dans la province du Koulpélogo. Ils ont été présentés à la presse le 26 avril 2017 dans l’enceinte du commissariat central de police de Ouargaye.
14 fausses cartes grises et 15 motos munies de fausses plaques d’immatriculation, tel est le butin qui a été saisi à cette étape de l’enquête ouverte le 14 avril 2017. En se présentant au commissariat central de police de Ouargaye pour solliciter un récépissé de déclaration de perte de la carte grise de son vélomoteur, T.S. venait de causer également la perte d’un réseau de faussaires. En effet, le commissaire central de police de la ville, Yaya Kito Soulama, a déclaré que l’agent qui l’a reçu a remarqué que ses propos étaient incohérents sur les conditions d’obtention de la carte grise et celles dans lesquelles elle a été égarée.

Les 10 présumés faussaires mis aux arrêts par la police de Ouargaye. (DR)

La carte grise a été faite à Ouagadougou au lieu de Tenkodogo, chef-lieu de la région, où il existe un service des transports.
Ce qui a intrigué également les policiers, c’est la période très courte durant laquelle il est entré en possession des documents. Interpellé et interrogé sur la voie suivie pour se faire établir la carte grise et la plaque, il avouera avoir bénéficié des services d’un dénommé G.H. qui lui a pris, pour sa moto non dédouanée, le reçu d’achat, sa Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) et une somme de 90.000 F CFA pour lui établir une carte grise et une plaque d’immatriculation. Les flics ont soupçonné le faux et se sont demandé si le dédouanement avait été fait et surtout si les papiers ont été faits par les services compétents.
Ils vérifièrent le numéro de la plaque auprès des services des transports qui ont déclaré qu’il était inexistant dans leur fichier. Commencent alors une série d’interpellations et, sur dénonciations, trois personnes sont mises aux arrêts. Elles ont reconnu que ces documents sont faux et sont l’œuvre de deux individus, S.I. et T.M., tous résident à Ouaga.
Le mode opératoire a été révélé aux cours des auditions. Les complices dans la zone récupèrent les reçus d’achat des vélomoteurs, les Cartes d’identité burkinabè (CNIB) et une somme d’argent variant entre 60.000 et 90.000 F CFA par demandeur. Le tout était envoyé à S.I. et T. M. à Ouaga via les transporteurs. Ceux-ci établissent de fausses cartes grises et confectionnent également de fausses plaques d’immatriculation semblables à s’y méprendre aux originaux. Ces éléments, une fois établis, sont renvoyés à Ouargaye pour restitution aux propriétaires. Les enquêtes se poursuivent pour mettre la main sur les cerveaux afin de savoir dans quelles conditions ils travaillaient à faire de telles fausses pièces.
En attendant, ces présumés faussaires seront déférés devant le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Tenkodogo pour usage de faux et complicité de faux. Ils encourent une peine d’emprisonnement de 5 à 10 ans.

MN


Une perte de 130.000 F CFA par moto

Le Directeur provincial de la police nationale de Ouargaye, le commissaire Lassané Zida, a déploré les pertes que ce réseau a fait subir à l’Etat, d’autant plus qu’ils ont déclaré avoir commencé leurs activités en 2011. Il a fait remarquer que de telles fausses pièces sont un frein pour d’éventuelles enquêtes en cas d’accident ou de vol. Si les mis en cause ne sont pas appréhendés sur place, on ne pourrait pas les retrouver à partir des fausses plaques d’immatriculation.
Au stade actuel, on ne peut dénombrer le nombre de motos incriminées, mais le commissaire a signalé que chacune d’elle a fait perdre au pays la somme de 130.000 F CFA. La police de Ouargaye a demandé aux populations d’éviter «les raccourcis» pour avoir les documents de leurs engins. Elle a recommandé d’utiliser les services régionaux des transports qui sont compétents pour délivrer les cartes grises et les plaques d’immatriculation.

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