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Flux financiers illicites: plus importants et plus persistants

 

Les flux financiers illicites ont représenté entre 13,8% et 24% du volume du commerce global des pays en développement en 2014. C’est la Global financial integrity (GFI) qui a avancé ces chiffres, dans son dernier rapport publié en avril 2017, et intitulé «Flux financiers illicites vers et depuis les pays en développement: 2005-2014».

En moyenne, 87% des sorties financières illégales au cours de la période 2005-2014 sont attribuables à la tarification frauduleuse du commerce. Les sorties financières illégales de l’Afrique subsaharienne variaient entre 5,3% à 9,9% du commerce total en 2014, un ratio supérieur à toute autre région géographique étudiée.

Dans ce document, on constate que le total de sorties financières illicites a progressé à un taux annuel moyen compris entre 7,2% et 8,1% au cours des années 2005-2014. Un total qui représente entre 620 et 970 milliards de Dollars US en 2014. Une tendance à la hausse déjà remarquée dans les rapports précédents de la GFI. En effet, les montants estimés en Dollar des sorties financières illicites continuent d’être plus élevés en Asie (entre 9% et 9,8% par an au cours des dix dernières années, se fixant entre 272 milliards et 388 milliards de F CFA en 2014). Le plus faible taux de sorties financières illicites a été constaté en Afrique subsaharienne. Les sorties ont augmenté de 1,8% à 6,3% par an et s’établissent entre 36 et 69 milliards de Dollars en 2014.

Ces différences entre les régions sont influencées par l’ampleur de l’activité économique. Ainsi, en termes de niveaux de commerce, c’est l’Afrique subsaharienne qui connait le plus fort taux de sorties illicites. Entre 5,3% et 9,9% du commerce total en 2014, comparativement à l’Asie qui perd entre 3,9% et 5,6% de son revenu de commerce international.

Les entrées financières illégales
Le volume des entrées financières illégales est deux fois supérieur à celui des sorties.
La GFI estime dans son rapport que les entrées financières illégales ont augmenté à un taux annuel moyen entre 9,2 et 11,4% au cours des années de 2005 à 2014, atteignant un niveau estimé entre 1,4 billion de Dollars et 2,6 billions de Dollars en 2014. Ces fourchettes de croissance tiennent compte de l’augmentation de 10,1% du volume de commerce international des pays en développement pendant cette période. Encore une fois, comme pour les sorties, les entrées estimées présentent des variations et des niveaux de croissance considérables.

Le total des flux financiers illicites (débits plus entrées) a augmenté à un taux moyen de 8,5% à 10,1% par année sur la période de dix ans. En 2014, les sorties sont estimées entre 620 milliards de Dollars et 970 milliards de Dollars, tandis que les entrées se situent entre 1,4 billion de Dollars et 2,5 billions de Dollars.

Le montant estimé des entrées illicites est plus important en Asie (10,7% en moyenne par an pour 12,8% au cours de la décennie, atteignant 686 milliards de Dollars et plus de 1,2 billion de Dollars en 2014).
Le niveau le plus bas a été constaté en Afrique subsaharienne (où les entrées ont augmenté entre 4,5% et 7,3% par an au cours de la décennie, atteignant un niveau compris entre 44 et 81 milliards de Dollars en 2014). Les pays d’Europe de l’Est ont enregistré, quant à eux, les niveaux les plus élevés dans les tendances d’afflux illicites estimées à 12,4% à 19,9% du commerce total en 2014. Afrique subsaharienne, qui a été classée parmi les régions qui ont enregistré le niveau le plus élevé des sorties en 2014, tient la dernière place dans la catégorie des entrées financières illicites. Les entrées sont estimées entre 6,3% et 13,1% du volume de commerce international.
Il faut noter que les flux financiers illicites sont facilités par un manque de transparence dans les pays, mais aussi par le système financier de certains pays qui encourage les paradis fiscaux et les juridictions de confidentialité.
Il existe selon la GFI d’innombrables techniques pour déplacer illégalement des fonds d’un pays et / ou de blanchir de l’argent sale, y compris la mauvaise facturation du commerce, qui peut être utilisée pour le transfert des activités criminelles à travers les frontières nationales.
Bien que les environnements politiques varient d’un pays à l’autre, il existe des pratiques exemplaires pour tous, et les pays en développement devraient les adopter eux-mêmes et les promouvoir.

NK

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