L’opérateur télécom Orange lancera le 6 juillet prochain sa banque 100% mobile en France. L’annonce a été faite par Stéphane Richard, PDG du groupe, lors d’une présentation le 20 avril dernier. Selon lui, le secteur bancaire n’a pas encore fait sa vraie transformation digitale. Une chose que va changer Orange Bank. Cette institution sera une banque ouverte à tout le monde, sans conditions de ressources et sans frais de tenue de compte. Cette nouvelle offre bancaire permettra notamment d’effectuer des opérations en instantané, c’est-à-dire sans attendre l’ouverture de la banque pour que le virement se fasse.
«C’est un nouveau chapitre important de notre histoire qui s’ouvre. Orange est maintenant aussi une banque. Et une banque avec l’expérience client au cœur de son modèle », a prévenu le PDG du groupe Orange, dans un communiqué.
Le groupe français joue sur la gratuité des produits bancaires. Carte bancaire offerte, absence de frais de tenue de compte, pourvu que l’on soit un client un tant soit peu actif (à partir de trois paiements ou retraits minimum), retraits sans frais dans tous les distributeurs automatiques de billets, partout en zone euro. En somme, une banque entièrement gratuite.
Le client, qui ne se verra exiger aucune condition de revenus, disposera également d’un découvert autorisé et d’un livret d’épargne rémunéré. Il devra en revanche, selon Le Monde.fr, s’armer d’encore un peu de patience : Orange Bank sera d’abord ouverte aux salariés le 15 mai prochain, avant d’être accessible au grand public le 6 juillet.
Dans un deuxième temps, l’opérateur proposera en plus des produits d’assurance (assurance vie, assurance maison, auto…), du crédit à la consommation en septembre, puis des prêts immobiliers à la fin de 2017 ou en début de 2018.
Enfin, pour se marquer la différence d’avec ses concurrent low cost- avec des tarifs alléchants mais sans agences-, Orange Bank va miser sur les 140 boutiques agréées de son réseau de distribution. Près de 900 vendeurs ont été formés à commercialiser les offres d’Orange Bank. En parallèle, des distributeurs de billets seront également installés dans le réseau.
Avec cette offre qui allie des tarifs attractifs et de l’innovation technologique, bénéficiant de la puissance d’une marque mondialement connue, Orange Bank se fixe l’objectif de rassembler plus de 2 millions de clients en France d’ici à dix ans. L’offre doit également être proposée en Espagne et en Belgique, mais pas avant 2018.
Dans un marché bancaire saturé, où les clients possèdent souvent un compte dans deux, voire trois établissements, l’arrivée d’Orange représente une menace pour les banques traditionnelles comme pour les banques en ligne. Elles redoutent la connaissance fine de sa base de quelque 30 millions de clients mobiles et haut débit, que le groupe de télécoms pourra tenter de conquérir plus facilement qu’un nouvel acteur classique. Les banques à réseaux s’inquiètent également de voir Orange installer dans l’esprit des consommateurs l’idée que les produits et services bancaires sont quasiment gratuits.
NK
La question de la rentabilité
Avec une telle grille tarifaire, trouver un modèle économique ne sera pas chose aisée pour Orange Bank, particulièrement en période de taux très bas. Quasiment aucune banque en ligne n’est à ce jour rentable en France. Boursorama (Société Générale), Hello Bank ! (BNP Paribas), BforBank (Crédit Agricole) ou ING Direct sont toujours «en phase d’investissement», mais le PDG du groupe espère qu’Orange Bank atteindra le point mort d’ici quatre à cinq ans. Chez l’opérateur, on veut croire que la banque gagnera sa vie notamment grâce «au crédit et au travail de l’encours, exactement comme les autres banques, sans les frais de service». L’objectif du groupe est d’atteindre 400 millions d’Euros de chiffre d’affaires en 2018 dans les services financiers sur l’ensemble de ses marchés. Une goutte d’eau par rapport aux 19 milliards d’Euros de recettes encaissées au total l’an dernier par l’opérateur dans l’Hexagone.