L’exercice semble plaire au Premier ministre. Au-delà de l’obligation légale, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a saisi cette déclaration sur la situation nationale pour transmettre sa confiance et son optimisme en l’avenir du pays, malgré les vicissitudes actuelles liées à la menace terroriste. Il a attaqué son intervention par cette phrase: le Burkina Faso est en marche. Il se porte de mieux en mieux après les graves crises socio-politiques de 2014 et de 2015. «Si vous me le permettez, Burkina Faso is back. Notre pays redémarre, car nous avons préservé et approfondi nos valeurs fondamentales, la liberté et la démocratie, au cours de l’année écoulée, dans un contexte social et politique post-insurrectionnel agité», a-t-il indiqué à l’Assemblée nationale.
Le pays va mieux et ira mieux, grâce à la politique de rupture en cours. La mise en œuvre du PNDES qui est amorcée sera un accélérateur de croissance et de développement inclusif. Sur les mouvements sociaux conduits principalement par les syndicats de la Fonction publique. Le Premier ministre est resté constant. Son gouvernement continuera de privilégier le dialogue avec les partenaires sociaux mais, a-t-il prévenu, «il ne faudrait pas confondre cette politique qui repose sur nos valeurs fondamentales à une quelconque forme de faiblesse, car nous sommes déterminés à préserver la viabilité du cadre macro-économique et à placer l’action gouvernementale dans l’intérêt de tous les Burkinabè sans exclusion».
Dans ce sens, il a confirmé qu’il mettra en place un cadre de concertation pour gérer une bonne fois pour toutes les revendications salariales qui font florès: «Enfin, face à la recrudescence des revendications salariales, j’ai demandé aux ministres concernés d’entamer les études préalables à l’organisation, avant la fin de l’année 2017, d’une concertation avec les partenaires sociaux sur les conditions de rémunération des agents de la Fonction publique».
Sur le bilan de l’année 2016, le taux de croissance de 6,2% reste une satisfaction. Ce taux est tiré «d’une conjoncture extérieure favorable marquée par une remontée des cours des matières premières exportées, dont l’or en progression de 7,6%, le zinc en accroissement de 8,2%, le coton en hausse de 5,6% et un niveau bas du cours du baril de pétrole». Le pays doit ce taux également à la bonne tenue des trois secteurs: «Du rebond de l’activité dans le secteur primaire qui a enregistré une hausse de sa valeur ajoutée de 4,5%, d’une amélioration de l’activité dans le secondaire de 5,1% et d’une résilience du secteur tertiaire de 5,9%.»
Du côté des finances publiques, le Premier ministre a rappelé la bonne orientation de celles-ci : 1.409,9 milliards de FCFA en 2016, soit une progression de 10,2% par rapport à l’année précédente. Les recettes propres, quant à elles, sont également dans la bonne direction avec 1.232,5 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 95,8%.Ces efforts de mobilisation par les régies financières ont été salués.
Les perspectives de croissance restent favorables selon le chef du gouvernement, «sous réserve d’un climat social apaisé». Le taux de croissance est ainsi projeté à 7,8% en 2017 « en lien avec l’accélération de l’activité dans les mines, les manufactures, les BTP, les services, le secteur agro-sylvo-pastoral et l’énergie.
Mieux, le profil de la croissance attendue en 2017 pourrait se renforcer et atteindre les objectifs du PNDES (+8,4%) sous l’impulsion de la bonne exécution dudit plan, notamment en matière d’investissements».
FW
Agriculture: de bonnes nouvelles
Le secteur de production qu’est l’agriculture joue un rôle important dans la santé économique du pays. L’agriculture bénéficie à ce titre d’une attention particulière en termes de soutien à la production. Au titre de sa modernisation, le Premier ministre a annoncé que les études de faisabilité de quatre unités industrielles agricoles sont achevées. Il s’agit d’une unité de montage de tracteurs et de motoculteurs, d’une centrale d’achat d’intrants et de matériels agricoles, d’une société de production de semences agricoles et d’une usine de production d’engrais à base de phosphates à Kodjoari. Ce dernier dossier est avancé, puisque un protocole cadre été signé avec l’Office chérifien des phosphates pour ce qui est de l’usine de production d’engrais à base de phosphates.