La mangue domine la production fruitière au Burkina Faso. Elle représente une part importante dans la production fruitière avec 56% du total de la production du secteur. Les estimations du ministère de l’Agriculture en 2008 faisaient état d’un potentiel de production de plus de 300.000 tonnes par an, avec plus de 2,2 millions de pieds repartis sur une superficie de 12.250 ha. En 2013, le Burkina Faso a exporté 7 tonnes de mangues contre 8 tonnes en 2012. Ces statistiques permettent au pays de se hisser à la 29e place mondiale des pays exportateurs de mangues avec 0,4% de parts de marché.
L’Association interprofessionnelle mangue du Burkina (APROMAB) présentait en 2016 des statistiques de la production de mangues à plus de 450.000 tonnes dont 8.000 tonnes exportées et 1.930 tonnes transformées et commercialisées. Tout ceci a permis de récolter plus de 14 milliards. La transformation de la mangue au Burkina, y compris le séchage et l’exportation de mangues fraiches, absorbe une infime partie de la production. Si ces actions profitent aux producteurs, il n’en demeure pas moins que beaucoup d’efforts restent à faire pour réduire significativement les pertes dans les zones de production.
La touche de Dafani
Dans le cadre de la commercialisation des mangues, la société Dafani, en plus de la transformation des fruits tropicaux, s’est ouvert une fenêtre pour la vente de la purée de mangues, compte tenu de l’importante quantité de mangues produite par le Burkina Faso. L’ambition de la société est d’exporter jusqu’au-delà de 600-700 tonnes. Sur les 3 dernières années, la part des exportations de l’entreprise a été de 15%. Les pays d’exportation ont concerné principalement le Niger, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin pour les jus et la France pour la purée. Le marché international de la purée est dominé par l’Inde, premier producteur de mangues au monde. En Afrique, le Burkina est en concurrence avec le Mali pour l’exportation de la purée sur le marché européen. De plus en plus, la transformation de la mangue en jus, purée et séchée est très prometteuse dans la sous-région. Pour satisfaire les besoins, le directeur général de Dafani, Adama Traoré, nous a livré ses projets dans ce sens: « Des projets d’extension des capacités de production sont en cours à Dafani et à l’horizon 2018. Nous espérons satisfaire l’importante demande qui se manifeste dans la sous-région. Nos ambitions sont, entre autres, d’assumer un leadership pour la transformation de la mangue au Burkina et dans la sous-région, d’accroître significativement les quantités de mangues transformées pour offrir de substantiels revenus aux producteurs et obtenir les certifications ISO 9001 et ISO 22.000, normes internationales pour le management de la qualité et le management de la sécurité des denrées alimentaires ». De grands projets qui devraient dynamiser le secteur de la production et de la vente de mangues au Burkina. En ce qui concerne le séchage de la mangue, le Burkina Faso est le leader mondial. Le plus gros de la transformation de la mangue porte sur le séchage. La production de mangues séchées est destinée à l’exportation vers l’Europe et les pays maghrébins.
En décembre 2014, le pays a bénéficié de plus de 1,6 milliard de FCFA de différents partenaires pour la mise en œuvre du projet de commercialisation de la mangue séchée et de la noix de cajou. D’une durée de 3 ans, ce projet visait à accroitre de 20% le volume d’exportation de mangue séchées et de noix de cajou. La production actuelle de mangues séchées est de 600 tonnes par an.
Germaine Birba
Le Pafasp pour booster la filière
Depuis 2007, le gouvernement a mis en place le Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (Pafasp), avec l’accompagnement financier de la Banque mondiale (BM), afin de faciliter la production, la transformation et de la commercialisation de la mangue dans l’Ouest du Burkina Faso. Le Pafasp intervient dans la promotion de vergers modernes qui répondent aux normes de qualité internationale et de la lutte contre les parasites et les insectes nuisibles au manguier, en particulier les mouches de fruits qui ruinent les producteurs. En partenariat avec l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (Inera), des actions de lutte contre la mouche des fruits ont été aussi menées au profit des producteurs et des techniciens, à travers un processus de renforcement des capacités techniques. Il s’agit principalement de la conception et la vulgarisation de guides didactiques de reconnaissance des mouches de fruits, la lutte contre les mouches par la pose de pièges et la mise en place d’une brigade de traitement de 300 personnes équipées pour le traitement des vergers. Ce programme arrive à terme cette année.