Le taux d’inflation des Etats de l’UEMOA s’est inscrit en baisse au long de l’année 2016. Une situation qui reflète non seulement le ralentissement de la progression des prix des produits alimentaires, mais aussi la baisse des prix des produits pétroliers.
Selon le rapport sur l’évolution des prix à la consommation 2016 publié par la BCEAO en avril 2017, en moyenne annuelle, le taux d’inflation est ressorti à 0,3% dans l’UEMOA en 2016 contre 1% en 2015. Cette évolution du taux d’inflation s’est faite sur deux phases distinctes.
Entre janvier et mai 2016, période représentant la première phase, la BCEAO a constaté l’accélération de l’inflation. Sur cette période, le taux d’inflation est passé de 0,6% à 1,5%, en rapport essentiellement avec les chocs haussiers notés au Bénin et en Côte d’Ivoire. Au Bénin, une hausse significative des prix des carburants vendus en vrac (+37%) a été relevée en avril 2016, en lien avec le relèvement des prix du carburant au Nigeria (+67%), où le gouvernement de cet Etat a décidé de mettre un terme à la subvention de ce produit. En Côte d’Ivoire, le niveau général des prix à la consommation s’est ressenti des effets d’un prolongement de la saison sèche, qui ont affecté l’offre de certains produits agricoles (légumes, riz local, féculents, tubercules) et induit une hausse de leurs prix sur les marchés.
La seconde période, allant de juin à décembre 2016, a vu l’inflation s’inscrire en baisse. Le rythme de progression des prix est ainsi passé de 1,5% en mai 2016 à -0,2% en décembre 2016, restant en territoire négatif sur l’ensemble du dernier trimestre de l’année.
La décélération de l’inflation, voire le recul du niveau général des prix sur cette période, est due à la dissipation progressive des effets des chocs haussiers sus-mentionnés. Le basculement vers un recul du niveau général des prix au dernier trimestre 2016 traduit aussi le repli des prix des produits alimentaires, en liaison avec l’amélioration de l’offre des denrées sur les marchés, notamment les céréales et les légumes.
NK
Perspectives en 2017 et 2018
Sur la base des calculs effectués par la Banque centrale, le taux d’inflation en moyenne pour l’ensemble de l’Union, resterait modéré en 2017 et en 2018. Suivant les estimations réalisées, il se situerait à 1% en 2017 et 1,6% en 2018, en rapport avec le redressement attendu des cours des produits pétroliers et alimentaires. A l’analyse, les risques pesant sur l’évolution de l’inflation au cours des prochains trimestres semblent globalement équilibrés.
Au titre des risques baissiers, il peut être relevé la poursuite du repli des cours mondiaux des matières premières, notamment les produits alimentaires importés.
Quant aux risques haussiers, ils sont liés à une stagnation ou une baisse de la production céréalière au cours de la prochaine campagne agricole, qui pourrait se traduire par une accélération de l’inflation. De même, une accentuation de l’appréciation du Dollar, au-delà de la parité avec l’Euro, et une augmentation des cours du baril de pétrole brut au-delà de 80 Dollars US induiraient une accélération sensible de l’inflation importée.