C’était une pratique de gestion de l’ancien régime. Tant qu’on ne bandait pas les muscles, personne ne vous écoute. Insidieusement, le pouvoir actuel est en train de se laisser entrainer dans les mêmes travers.
A la différence cependant de l’ancien régime, celui-ci réagit à propos. Mais, il faudra faire attention. Car ce que les Burkinabè attendent de leurs dirigeants, c’est leurs capacités à gérer les problèmes qui surviennent, et à bien les résoudre.
Mais surtout que ses dirigeants développent une bonne capacité d’anticipation. Cela demande de l’écoute à travers une bonne remontée de l’information, la bonne, et surtout de la souplesse et de la flexibilité afin de ne pas se laisser enfermer par ses propres textes lorsqu’une grenade sociale est en train d’être dégoupillée.
Prenons le dernier exemple, les impayés de l’Etat vis-à-vis des médias. Environs 300 millions de F CFA sont en jeu. Il a fallu le ramdam médiatique pour qu’un début de solution durable soit trouvé. Pourtant, depuis quelques années, les patrons de la SEP n’ont pas manqué d’attirer l’attention du gouvernement et du ministère des Finances sur la nécessité d’un autre traitement à réserver au règlement des couvertures médiatiques.
Le ministère des Finances vient de faire diligence à travers un arrêté pour permettre de solder le passif et de renflouer la trésorerie des organes de presse concernés. C’est une issue salutaire à bien des égards.
Mais, fallait-il attendre que les concernés soient au bord du gouffre et crient au feu avant que le gouvernement n’accourt en pompier ?
Abdoulaye TAO
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