La Commission de la réconciliation nationale et des réformes, dans son rapport, avait recommandé le maintien du CES. Seulement, depuis la nomination du Pasteur Moïse Napon, le 12 mai 2015, les conseillers n’ont tenu qu’une seule session, celle qui a porté sur l’énergie, plongeant l’institution dans une certaine léthargie.
En principe, le Conseil économique et social tient deux sessions ordinaires dans l’année et publie un rapport sur une thématique d’actualité qui est remis annuellement au chef de l’Etat. Le dernier rapport du genre a été remis juste avant l’insurrection populaire d’octobre 2014 et portait sur la défiance de l’autorité de l’Etat.
Qu’est-ce qui a pu bien plomber les ailes du CES depuis 2015 ?
Il est utile de rappeler que le mandat des conseillers installés depuis novembre 2012 expirait en novembre 2015. Afin de respecter ces délais, les différentes entités avaient commencé à désigner leurs représentants, avec tout ce que cela comportait comme difficultés au niveau de certaines structures.
Tous les nouveaux conseillers n’avaient pu être désignés avant la date prévue, obligeant le pouvoir de la transition à prendre le décret N° 2015-1546/TRANS portant prorogation de mandat des conseillers du CES jusqu’à l’installation du nouveau Conseil, signé du président Michel Kafando le 23 décembre 2015.
En clair, la loi permettait aux anciens conseillers de poursuivre le travail en attendant l’installation des nouveaux conseillers. Seulement, le nouveau pouvoir issu des élections de novembre 2015 semblait hésiter à installer un nouveau conseil qu’il ne connaissait pas. Conséquence : le moteur s’est arrêté en 2016. Ni ancien ni nouveau conseil. Or, le décret ci-dessus cité devait pouvoir aider le nouveau pouvoir à faire fonctionner le CES.
Selon nos sources, il n’avait pas eu vent de ce décret. Le président du CES, Moïse Napon, et son équipe ne semblaient pas également bousculer les choses, ne serait-ce qu’obtenir une audience avec le président du Faso pour des échanges qui auraient pu faire bouger les lignes. Heureusement, cette rencontre, Moise Napon a pu l’obtenir le 24 février dernier.
Des échos qui sont parvenus à L’Economiste du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a été on ne peut plus clair: Pas question d’installer un nouveau conseil. La nouvelle Constitution étant en conception, le président du Faso a donc proposé que l’ancienne équipe continue jusqu’à l’adoption de la nouvelle Constitution, surtout que le décret de la prorogation court toujours.
Il a donc été demandé au président du CES de proposer les activités de l’année 2017 le chef d’Etat validera et cela permettra un redémarrage des activités du CES. C’est ce à quoi l’administration du CES s’est attelée et les propositions atterriront sur le bureau du président du Faso certainement au cours de cette semaine.
Créé en 1959, le Conseil économique et social (CES) est l’une des plus vieilles institutions du Burkina Faso. Son slogan est clair: «90 conseillers, 90 compétences au service de la nation ». En effet, le rôle du CES est consultatif et l’autorise à faire des propositions et à donner son avis sur des questions importantes touchant à la vie de la nation burkinabè.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Les entités dont sont issus les 90 conseillers
Membres nommés es qualité
Représentants des secteurs de l’agriculture, de l’élevage et assimilés
Représentants du secteur commercial
Représentants des secteurs de l’industrie, de l’artisanat et des mines
Représentants des secteurs financier, bancaire, des assurances et du système financier décentralisé
Représentants des secteurs du bâtiment, des travaux publics, de l’urbanisme et assimilés
Représentants des secteurs des transports et du tourisme
Représentants des secteurs de la presse et de la communication
Représentant de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat
Représentants de l’administration économique et financière
Représentant de l’administration générale
Représentant de l’administration du travail
Représentants des secteurs de l’environnement, de l’hydraulique et du cadre de vie
Représentants des secteurs de l’éducation et de la formation
Représentants des secteurs de la santé et de l’action sociale
Représentants des professions libérales
Représentants du secteur de la recherche scientifique
Représentants des organisations d’employeurs
Représentants des organisations de travailleurs
Représentants des associations culturelles
Représentants des artistes, écrivains et cinéastes
Représentants des organisations non gouvernementales
Représentants des associations de promotion des droits humains et de la démocratie
Représentants du secteur informel
Représentants du secteur des Pme/Pmi
Représentants des structures et associations de jeunesse
Représentants des structures et associations de femmes
Représentants des associations des retraités
Représentants des autorités traditionnelles, coutumières et religieuses
Représentants des associations des parents d’élèves.o