La Banque mondiale prévoit un redressement sensible des matières premières industrielles comme l’énergie et les métaux en 2017, en raison d’un resserrement de l’offre et de l’augmentation de la demande. C’est ce qui ressort du rapport Commodity markets outlook, paru le 24 janvier dernier. Dans ce périodique publié tous les trimestres, en janvier, avril, juillet et octobre, l’institution propose une analyse détaillée des marchés des principaux groupes de matières premières, dont les produits énergétiques, les métaux, les produits agricoles, les métaux précieux et les engrais.
Dans la première parution de l’année 2017, les prévisions des prix couvrent 46 produits de base sur la période allant jusqu’en 2030. On y trouve également des données historiques sur les prix. Et la Banque mondiale maintient ses prévisions concernant les prix du pétrole brut pour l’année à 55 dollars le baril, soit un bond de 29 % par rapport à 2016. Les prévisions pour les prix de l’énergie reposent sur l’hypothèse selon laquelle les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d’autres pays producteurs de pétrole se conformeront en partie à l’accord de limitation de la production après une longue période de production effrénée.
La Banque revoit aussi à la hausse ses prévisions de croissance des prix des métaux et anticipe une augmentation de 11 % contre les 4 % annoncés dans ses prévisions d’octobre, compte tenu d’un nouveau resserrement de l’offre et de la forte demande de la Chine et des économies avancées.
«Les prix de la plupart des matières premières semblent avoir atteint leur plus bas niveau l’année dernière et sont en bonne voie pour remonter en 2017», a remarqué John Baffes, auteur principal du périodique Commodity Markets Outlook. «Des revirements dans les politiques pourraient toutefois infléchir cette tendance». En ce qui concerne les prix des produits agricoles, la Banque mondiale constate qu’ils devraient augmenter de moins de 1% en 2017.
Ainsi, elle prévoit une hausse légère des prix sur l’huile et les produits oléagineux ainsi que sur d’autres matières premières agricoles. Par contre, bonne nouvelle pour les céréales dont les prix devraient diminuer de près de 3% à la faveur des perspectives plus favorables de l’offre.
On observe aussi une contraction des prix des métaux précieux de 7 % avec l’augmentation des taux d’intérêt de référence et le ralentissement des placements refuges.
NK
Le cas des économies émergentes
Ce rapport de la Banque mondiale s’est aussi penché sur les conséquences des fluctuations des prix des matières premières sur les économies émergentes ou en développement. Ces dernières exportatrices de matières premières ont été durement frappées par le ralentissement de la croissance des investissements. De 7,1% en 2010, celle-ci est passée à 1,6% en 2015.
Le directeur du groupe chargé des perspectives de développement de la Banque mondiale, Ayhan Kose, de constater: «La faiblesse des investissements, aussi bien publics que privés, freine tout un éventail d’activités dans les pays émergents ou dans les économies en développement qui exportent des matières premières». Pour lui, «la plupart de ces économies disposent de peu de marge de manœuvre pour contrer le ralentissement de la croissance des investissements et doivent donc recourir à des mesures visant améliorer l’environnement des affaires, promouvoir la diversification économique et améliorer la gouvernance pour ouvrir de meilleures perspectives de croissance à long terme».