C’est une étude avec des résultats qui font honneur aux trois opérateurs de télécommunications du Burkina. Il y a également de quoi consoler leurs abonnés, car c’est en quelque sorte une preuve qu’ils sont loin d’être soumis aux tarifs les plus forts pratiqués sur les services télécoms dans la sous-région ouest-africaine.
Bien au contraire, ils apparaissent, d’un point de vue général, comme les plus privilégiés comparativement aux abonnés des autres pays concernés par cette étude, réalisée par l’Autorité malienne de régulation des télécommunications/Tic et des postes (AMRTP). Les résultats ont été publiés à la fin de l’année 2016.
Le Burkina Faso occupe la première place dans le classement général dressé au terme de l’étude et se présente alors comme le pays qui offre, de façon générale, les tarifs les plus bas des huit pays concernés.
L’étude a consisté à faire un benchmark, c’est-à-dire une analyse comparative. Celle-ci s’est appuyée sur les tarifs moyens pratiqués dans chaque pays et pour chaque service de communication électronique. Ces services sont notamment la téléphonie fixe, le mobile, le SMS, l’internet mobile prépayé et l’interconnexion.
Les tarifs moyens ont été obtenus en établissant la moyenne arithmétique des tarifs pratiqués par les différents opérateurs dans chacun des pays. Ils sont exprimés en F CFA TTC par minute, en heure pleine de communications fixe et mobile des opérateurs de télécommunications.
Les données ont été récoltées auprès des autorités de régulation des pays ciblés. Elles concernent les offres classiques grand-public qui étaient en vigueur dans chaque pays pendant l’année 2015.
Initialement, l’échantillon visait 10 pays, mais au finish ce sont 8 d’entre eux qui ont fourni totalement ou partiellement les informations demandées. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Conakry, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. La Guinée Bissau et de la Mauritanie n’ont pu faire parvenir les informations sollicitées.
La comparaison des tarifs moyens a permis par la suite d’établir un classement des pays sur la base des scores obtenus.
D’abord, un classement suivant chaque service et ensuite un classement général. Le classement général a été dressé en additionnant les points obtenus par chaque pays au niveau des différents services. Obtenir le plus grand nombre de points signifie qu’on a la tarification générale la moins chère.
De façon générale, le Burkina Faso totalise 23 points et occupe la première place. Il est suivi du Bénin (22 points), du Mali (21points), de la Côte d’ivoire (17points), du Sénégal (15 points), de la Guinée Conakry (14 points), du Niger (13 points) et du Togo (12 points).
Cette première place, au général, pour le Burkina est la résultante de ses bons scores et classements dans les services spécifiques (communications voix, SMS, interconnexion). En effet, dans chaque domaine, le Burkina affiche une tarification parmi les plus basses. Toujours parmi les trois premiers, sauf sur le plan de l’interconnexion où il est 4e. Il y a tout de même un bémol dans cette étude, car malgré ce classement général flatteur, le Burkina n’a pu s’afficher, comme le moins cher sur aucun des produits pris spécifiquement. Preuve que les opérateurs locaux peuvent faire mieux.
Au niveau des tarifs de la téléphonie fixe, un service que seul Onatel offrait en 2015, le Burkina occupe la 3e place après le Mali (1er) et le Bénin (2e).
Le pays le plus cher sur ce segment étant le Niger. En effet, sur le fixe, la moyenne est de 50 F CFA/mn pour les appels locaux vers un autre fixe, 90 F CFA/mn pour les appels vers le mobile et 175 F CFA/mn pour des appels vers l’international; toutes destinations confondues.
Au niveau des tarifs sur la téléphonie mobile, le Burkina se classe 2e parmi les huit pays. C’est le Bénin qui a la moyenne des tarifs les plus bas sur ce segment. Le Sénégal étant le plus cher, en moyenne.
Au Burkina, la facturation moyenne pour un appel mobile intra-réseau était de 88 F CFA/mn en 2015. En direction des autres réseaux, le coût moyen est de 90 F CFA/mn. Il s’établit à 80 FCFA lorsque la terminaison est un fixe, 158 F s’il est dirigé vers les pays d’Afrique et 192 FCFA pour le reste du monde.
Pour ce qui concerne les SMS, le Burkina est encore 2e après la Guinée-Conakry. C’est en Côte d’Ivoire que le SMS coûte le plus cher en moyenne (89,6 F CFA/ SMS).
Au Burkina, un SMS coûte en moyenne 10 F CFA en intra-réseau, 20 FCFA vers un autre réseau et 50 FCFA partout à l’international. En Guinée-Conakry, pays le moins cher sur ce segment, un SMS coûte en moyenne entre 6,54 et 34,32 F CFA.
Au niveau des forfaits Internet mobile prépayé, le Burkina occupe également la 2e place après la Guinée-Conakry. La comparaison à ce niveau a concerné les volumes 1GB et 2 GB. Pratiquement, tous les pays offrent 30 jours pour les 2 types de volume, à l’exception du Niger qui donne 7 jours pour le volume de 1GB.
Le coût moyen de 1 GB est de 5.000 F CFA au Burkina. En Guinée- Conakry où il est le moins cher, il coûte 1.183,96 F CFA en moyenne. Le Mali affiche le tarif le plus élevé pour ce volume d’Internet (7.500 F CFA).
Pour un volume de 2 GB, le tarif moyen au Burkina est de 7.000 F CFA contre 2 .614, 766 F CFA en moyenne, en Guinée-Conakry (plus bas). Au Mali où il est le plus cher, il revient à 13.500 F CFA en moyenne.
En termes d’interconnexion, pour les tarifs des trois terminaisons d’appels retenues (voix fixe local, voix fixe interurbain, voix mobile), le Sénégal a les tarifs les plus bas sur l’ensemble. Il est suivi du Mali, de la Côte d’ Ivoire, du Burkina Faso, du Niger, du Bénin et du Togo.
Depuis fin 2015, c’est Onatel, filiale de Maroc Télécom, qui est le leader des télécommunications au Burkina. Il occupe 44 % du marché, devançant Airtel (37 %), racheté par Orange, et Telecel (19 %), contrôlé par l’entrepreneur burkinabè Apollinaire Compaoré.
Karim GADIAGA