Selon une étude menée de 2007 à 2015 par le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement (PN-AEPA), il ressort que les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement n’ont pas été atteints au Burkina Faso.
Cette enquête du PN-AEPA révèle que le taux d’accès à l’eau potable est passé de 52,5% en 2007 à 65% en 2015 en milieu rural et de 68% en 2007 à 90% en 2015 en milieu urbain. S’agissant du taux d’accès à l’assainissement, il est passé de 1% en 2011 à 12% en 2015 en milieu rural et de 15% en 2007 à 34,2% en 2015 en milieu urbain. Ces chiffres attestent qu’après 56 ans d’indépendance certains Burkinabè n’ont toujours pas accès à des toilettes décentes et à de l’eau potable pour boire. Or, le manque d’assainissement et de l’eau potable sont source de maladie. C’est justement prenant la mesure de ce constat pas très reluisant que dans le Programme présidentiel d’urgence 2015-2020 du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, figure en bonne place la composante eau et assainissement. Cette composante du programme a pour but de pallier diligemment les faibles taux d’accès à l’eau et à l’assainissement.
Pour y parvenir, Roch Marc Christian Kaboré n’a pas lésiné sur les moyens financiers. C’est un montant total de 8,929 milliards de FCFA qui a été investi au profit du Programme d’urgence présidentiel dans ses composantes eau et assainissement (PUCEA) pour une période de 5 ans.
Il est prévu dans le volet assainissement la réalisation de 7.500 forages neufs dont 1.500 par an, la réhabilitation de 2.500 forages à raison de 500 par an, la construction de 280.000 latrines dont 76.000 par an, la construction de 25.000 puisards dont 5.000 par an,… Et dans le volet eau, la construction de 4.000 km de réseau de distribution dont 800 par an, l’accès de 125.000 Burkinabè aux branchements de la nationale d’eau dont 25.000 par an, la réalisation de 1.250 bornes fontaines dont 250 par an, la construction de 30.000 m3 de nouveaux réservoirs avec 6.000 par an et la production d’eau potable à raison de 850.000m3/h, soit 170.000m3/h par an.
Toujours dans le domaine de la disponibilité en eau, le PUCEA prévoit l’aménagement des grands bassins fluviaux. Cela va passer par l’achèvement du barrage hydro-agricole et hydroélectrique de Samendeni et ses ouvrages connexes, l’achèvement des ouvrages sur le Sourou dans le but de rendre gravitaire le système d’irrigation des plaines, la réalisation du barrage hydroagricole et hydroélectrique de Ouessa, l’étude de faisabilité du barrage de la Bougouriba, la finalisation des études de faisabilité du recalibrage du lit mineur du Nakambè et ses ouvrages hydrauliques majeurs restaurés, notamment le lac Bam, les lacs Dem et le Bourzanga, l’actualisation des études de restauration des 3 barrages urbains de Ouagadougou et l’élaboration d’un schéma directeur de tous les bassins hydrographiques.
Mais un an après sa mise en œuvre, quel bilan peut-on faire sur le terrain du PUCEA, tant en milieu rural qu’urbain? Selon des données statistiques du ministère en charge de l’eau et de l’assainissement, à la date du 15 novembre 2015, sur les réalisations semi-urbaines et rurales, il ressort que les objectifs assignés sont globalement satisfaisants. C’est ainsi qu’à la date du 15 novembre 2016, il ressort que le taux d’exécution physique du PUCEA dans les 13 régions du Burkina Faso est de 76,18%, tandis que celui en milieu urbain est de 85,7%.
Le rapport révèle également que sur 1.153 forages neufs programmés en 2016, 758 ont été réalisés, soit 65,74%. 439 forages ont été réhabilités en 2016 sur 202 programmés, soit 217,33%. L’Adduction d’eau potable simplifiée neuve (AEPS), AEPS réhabilitées, extension d’AEPS ont toutes dépassé le taux d’exécution de 100% en 2016. L’ensemble de ces réalisations ont permis d’atteindre un taux d’exécution de 76,18% pour 2016. Le même rapport indique que le bilan de réalisation dans le volet assainissement en milieu rural à la même date, dans les 13 régions, est aussi satisfaisant. C’est ainsi que le programme présidentiel a permis la réalisation de 22.704 latrines familiales sur 34.932, soit un taux de 64%. 1.255 puisards familiaux réalisés sur 6.585, soit un taux de 19%. Si ces taux sont en déca des 100%, les latrines scolaires et publiques dépassent les 100%. Sur 324 latrines scolaires prévues en 2016, 367 ont été construites, soit un taux de 113%, et sur 91 latrines publiques attendues, 173 ont été réalisées avec un taux de 190%.
Pour ce qui est des villes, le PUCEA a concrétisé la réalisation de 17.070 latrines familiales sur 15.000, soit un taux de 114%, et 6.360 puisards familiaux réalisés sur 10.445, soit 61%. Toujours en milieu urbain, le PUCEA a réalisé 35 latrines scolaires sur 125, soit 28%, et 63 latrines publiques sur 218, soit 29%. Au titre du milieu urbain, le programme présidentiel a enregistré 63 latrines publiques sur 218 programmées, soit 28,9%, 35 latrines scolaires sur 125 annoncées, soit 28%, 6.360 puisards familiaux réalisés sur 10.445, soit 60,9%, et 17.070 latrines familiales construites sur 15.000 prévues, soit 113,8%. Toujours en milieu urbain, sur 91 forages, 48 ont pu voir le jour, soit 52,7%, et sur 2 capacités de stockage d’eau, une seule, a été réalisée, soit 50%.
Rachel DABIRE
Les perspectives du PUCEA
L’achèvement dans le délai fixé des travaux prioritaires du projet Ziga qui permettra :
Le démarrage de la production supplémentaire de 7500 m3/h et l’acheminement de l’eau vers Ouaga dès le 15 mars 2017
Le démarrage des travaux d’extension du réseau de distribution linéaire de 700 km de conduits
La réalisation de 52.200 branchements sociaux
Un avant-projet d’étude de faisabilité est en instance de démarrage pour l’approvisionnement en eau de la ville de Ouagadougou après 2030, avec l’appui financier de la Banque mondiale.
Source : Rapport à mi- bilan du PUCEA