International

Retro 2016 : Donald Trump et le Brexit

 

L’actualité internationale de 2016 aura surtout été marquée par l’élection de Dolnald Trump en tant que président des Etats-Unis d’Amérique et la sortie de la Grande Bretagne de l’UE.
L’homme d’affaires américain a fait les choux gras de la presse internationale en remportant le 8 novembre 2016 l’élection américaine. Et même s’il doit attendre le 20 janvier 2017 pour prendre fonctions, ses actions présentes sont scrutées à la loupe tant par les économistes, les financiers que les politiques du monde entier.
Ces récentes sorties semblent marquées la fin du libre-échange, du système de libéralisation du commerce axé sur les marchés. En prônant le retour des barrières tarifaires, la fin des délocalisations et en promettant des réductions d’impôts à une entreprise afin qu’elle sauve des emplois sur le sol américain, Donald Trump fait grincer les dents dans le camp adverse.
Parmi les républicains, tout le monde n’est pas aussi satisfait par la bataille protectionniste de Trump. La nomination de l’avocat Robert Lighthizer comme négociateur en chef sur le commerce a fait dire au sénateur républicain, Orrin Hatch: «Alors que le monde et nos concurrents économiques vont de l’avant pour étendre leurs empreintes mondiales, nous ne pouvons-nous permettre d’être laissés derrière en négociant des traités plus restrictifs. Je suis impatient d’avoir une discussion énergique sur la philosophie et les priorités de Robert [Lighthizer] quand il viendra pour son audition».
Contrairement à la majorité des républicains, Lighthizer est un ardent défenseur des mesures protectionnistes. Il s’est illustré, pendant sa carrière d’avocat, pour avoir défendu à plusieurs reprises l’industrie de l’acier contre la délocalisation de leurs emplois à l’étranger. Pour certains économistes, cette politique adoptée par Trump pourrait être dommageable à l’économie américaine.

«L’Amérique d’abord»
«Avec un tel discours, Trump répond à un mal-être réel d’une partie de la population qui ne profite pas des richesses produites par la mondialisation, mais rétablir des barrières tarifaires n’est pas la bonne solution. Cela provoquera automatiquement l’augmentation des prix sur le territoire américain. Le pays s’exposerait à des mesures de rétorsion des Etats lésés, ce qui pourrait coûter encore plus cher à la population américaine», affirme pour sa part le porfesseur Emmanuelle Auriol de l’Ecole d’économie de Toulouse, spécialiste d’économie industrielle. Et d’ajouter sur le site lemonde.fr que pour mener à bien ses promesses de campagne, Trump devra revenir sur le traité de libre-échange avec le Mexique et le Canada.
En attendant, Donald Trump semble décidé à appliquer des mesures vouées à entraver les échanges commerciaux et à limiter la circulation des capitaux et du travail. Le président élu a également semé le doute sur les garanties de sécurité existantes de la part des États-Unis, en laissant entendre qu’il contraindrait les alliés de l’Amérique à payer davantage pour leur propre défense. Si Trump entend véritablement appliquer sa philosophie de «l’Amérique d’abord », cela signifie que son administration orientera la stratégie géopolitique des États-Unis en poursuivant particulièrement les intérêts nationaux du pays.

Mauvais augure pour le Brexit ?
A trois mois du début des négociations de sortie officielle de la Grande Bretagne de l’UE, l’ambassade britannique auprès de l’Union européenne, Sir Ivan Rogers, a annoncé sa démission. Dans un communiqué publié en milieu d’après-midi, son équipe a précisé que M. Rogers «a démissionné quelques mois plus tôt que prévu [il devait partir en octobre] de son poste de représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l’UE. Sir Ivan a pris cette décision maintenant pour permettre à son successeur d’être désigné avant que le Royaume-Uni n’invoque l’article 50, fin mars». Les négociations pour sortir de l’UE s’ouvriront avec l’invocation de l’article 50, prévue pour mars.
M. Rogers a-t-il été victime de son franc-parler ? Il avait été un des principaux conseillers de l’ex-premier ministre David Cameron au cours des négociations pour maintenir la Grande Bretagne de l’UE, proposition qui fut rejetée par les électeurs britanniques en juin 2016. Réputé proche de M. Cameron, Sir Rogers avait quand même été confirmé à son poste par la nouvelle première ministre, Theresa May, mais a été victime, en décembre, de fuites révélées par la BBC.
L’ambassadeur aurait mis en garde le gouvernement May, expliquant que la négociation d’une nouvelle relation commerciale et politique entre Londres et les vingt-sept autres membres de l’Union pourrait prendre jusqu’à dix ans. Cette fuite avait été abondamment relayée par les médias britanniques, les organes «pro-Brexit» dénonçant le côté trop «pessimiste» de M. Rogers, et le mettant dans une situation difficilement tenable vis-à-vis d’une première ministre répétant en boucle sa volonté d’aboutir à un «bon deal» avec l’Union.
Beaucoup, à Bruxelles, interprétaient la nouvelle comme un signe supplémentaire que les Européens risquaient de s’acheminer vers un «hard Brexit», un divorce abrupt, sans un accord commercial et politique préservant au maximum la relation entre Londres et les Vingt-sept.

NK


L’article 50 du Traité sur l’Union européenne (TUE)

Cet article prévoit l’hypothèse d’une sortie d’un Etat membre de l’Union européenne. L’État qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. L’Union négocie alors avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, que le Conseil conclut ensuite à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.
Lors du Conseil européen des 18 et 19 février 2016, un accord «anti-Brexit» avait été trouvé. Il devait être appliqué dans le cas d’un résultat du référendum favorable au maintien du Royaume-Uni dans l’UE.
Le 2 octobre 2016, Theresa May a annoncé que le Royaume-Uni activerait l’article 50 «d’ici à la fin mars 2017», qui marquera le point de départ des négociations conduisant à la sortie du pays de l’UE. Près d’un mois plus tard, le 3 novembre, la Haute Cour de justice britannique a déclaré inconstitutionnelle toute utilisation directe de l’article 50 par le gouvernement sans un vote préalable du parlement britannique. Le gouvernement britannique doit faire appel de ce jugement.

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