Plus que 5 jours et tous les yeux des Burkinabè seront rivés vers la première sortie des Etalons. Ils seront face aux Lions indomptables du Cameroun. Un moment très attendu par le public sportif. Les Etalons sont conscients que la bataille sera rude, mais ils ont le devoir de faire plaisir à ce public qui les a poussés jusqu’à la qualification.
En effet, Charles Kaboré et ses camarades reviennent de loin, car en février, ils étaient deuxièmes du groupe, loin derrière l’Ouganda qui les distançait de trois points. La bonne ambiance et l’esprit de solidarité qui ont revisité le groupe ont été les éléments déclencheurs qui, finalement, ont fait du Burkina le leader de la poule.
Qu’attendre des Etalons à cette CAN? Au regard de la préparation du Maroc, Paulo Duarte et ses poulains ont rejoint Libreville (leur base) hier avec un esprit de gagneurs et très sereins.
Le Cameroun a un nom dans le gotha du foot africain. Mais, le nom seul suffit-il? Les Etalons croient dur comme fer que cet obstacle camerounais n’est pas insurmontable. De nos jours, on ne peut plus parler de favori dans le football. Avec le nivellement des valeurs, il faut s’attendre à un match plein de suspense face héritiers de Roger Mila. Charles et ses camarades ne doivent pas se laisser distraire par les défections annoncées au sein du groupe camerounais. Star ou pas, le joueur camerounais doit être bien surveillé et maîtrisé sur le gazon de Libreville. Dans tous les cas, les Etalons ne doivent point rater cette première sortie qui dessinera la suite du parcours. Surtout que la deuxième sortie des Etalons dans cette CAN sera face au pays organisateur, le Gabon.
Cette autre adversaire qui est le pays organisateur ne devra pas affoler les poulains de Duarte: battre l’équipe du pays organisateur pour se frayer un boulevard vers les 8es de finale est dans leurs cordes. Pierre Obameyang et ses camarades devront sentir Charles Kaboré et ses «co-commandos» passer, avant de négocier un bon match face au néophyte de la CAN : la Guinée Bissau. Il faudra néanmoins s’en méfier. Ce n’est pas par hasard si la Guinée Bissau a été parmi les premiers qualifiés à cette CAN. A l’opposé du Cameroun, l’équipe bissau-guinéenne comportera des joueurs qui n’ont participé à aucun des matches des éliminatoires de la CAN. Nombre de joueurs évoluant hors du pays viennent d’opter de jouer pour la Guinée Bissau.
L’adversaire du Burkina ne sera ni le Cameroun, ni le Gabon, ni la Guinée Bissau.
L’adversaire du Burkina s’appellera le manque de combattivité et le manque de cohésion à tous les niveaux.
Un des meilleurs défenseurs de l’équipe, Steeve Yago, suspendu pour les matches contre le Cameroun et le Gabon, manquera à l’équipe. Ceux qui auront la charge de défendre les couleurs du pays devront le faire jusqu’au bout. Et, comme l’entraineur national, Paulo Duarte, l’a dit, même avec la situation de certains joueurs qui reviennent de blessures, il faut croire en la capacité de cette équipe à rééditer l’exploit de 2013 où les ambassadeurs du football burkinabè avaient fait retentir par 6 fois (le nombre de fois maximum pour une équipe à la CAN), le Dytaniè, l’hymne national burkinabè. En jouant cette finale de la CAN sud-africaine, les Etalons avaient honoré leur talent et tout un pays. Cette fois, pourront-ils réécrire cette belle page du football burkinabè? Rien n’est impossible.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Les vérités de Duarte
L’entraineur national analyse la poule du Burkina: «A partir du 14 janvier, il n’y a pas de complexe à se faire. Il y aura 11 joueurs contre 11 à chaque match. Seul le terrain désignera le vainqueur. L’équipe qui sera la plus forte mentalement, physiquement et tactiquement va gagner. Nous sommes dans ces dispositions et il n’y a pas de raison de ne pas y croire. J’ai entrainé le Gabon pendant un an et demi, je connais l’équipe; beaucoup de joueurs camerounais jouent au Portugal, un football proche de moi.
La Guinée Bissau va beaucoup chambouler son équipe. Moi, j’ai une conviction: on a beaucoup travaillé pendant la phase de préparation. On a tout donné et on mérite de récolter les fruits. Je suis sûr d’une chose, si on franchit le premier tour, nous remportons cette coupe. Le plus difficile pour moi, ce ne sont pas les adversaires, mais notre propre force. On ne tiendra compte ni de l’arbitre, ni de notre adversaire. On comptera sur nos propres forces. On a du potentiel, minimiser nos défauts individuels et collectifs et ça marchera. A l’endroit du public sportif, je demande une chose: arrêtons de nous faire des palabres inutiles. Je le dis ouvertement, parce que je ne veux pas être faux : je sens qu’aujourd’hui les Burkinabè ne sont pas ensemble.
Quand je dis Burkinabè, je parle de tout le monde: dirigeants, journalistes, supporters, docteurs, etc.: je sens que parmi eux il y en a qui ne souhaitent pas que le football burkinabè progresse. On ne doit pas lutter contre soi-même. On ne respecte plus l’autre, on se médit et on dit beaucoup de mauvaises choses même quand ça marche. Je ne le dis pas pour seulement la CAN. Le football burkinabè ne s’arrêtera pas au Gabon. Même après, il faut que nous nous ressaisissions. Pour notre part, nous nous battrons sur le terrain et nous gagnerons».