Les 7 et 8 décembre derniers, les partenaires ont marqué leur adhésion totale au Plan national de développement économique et social (PNDES). Le Premier ministre Paul Kaba Thièba, comme nous le titrions au lendemain de cette conférence de Paris, est rentré avec le jackpot: plus de 18.414 milliards de FCFA d’intentions de financement. Une fierté pour le Premier ministre Thiéba qui affirmait que «même si c’est en enfer, il y irait chercher les 5.000 milliards de FCFA» escomptés. Il est revenu avec un taux de couverture de 330%. Belle moisson! Mais le chef du gouvernement affirme: «C’est le plus dur qui commence», la matérialisation de ces engagements.
Il l’a dit au cours de la conférence de presse qu’il a organisée le 19 décembre dernier. Pour Paul Kaba Thiéba, il faut, dans un délai bref, préparer les dossiers et rentrer immédiatement en contact avec chaque partenaire en vue de remplir les conditions préalables au décaissement des montants promis. Comme il l’a reconnu, ce n’est qu’après ce travail qu’il sera aisé de connaître la nature des financements. En clair, il faudra identifier les dons, les appuis budgétaires, les prêts concessionnels et les projets à réaliser dans le cadre du partenariat public-privé.
Le temps presse donc pour le Premier ministre et son gouvernement.
Face à la presse, Paul Kaba Thiéba se réjouit d’une situation: «Si les partenaires ont marqué leur adhésion totale au PNDES, c’est parce qu’ils ont cru aux réformes structurelles que nous sommes en train d’opérer pour asseoir les bases d’un développement durable du Burkina Faso avec une croissance forte, durable et inclusive».
Les échanges ont permis de rappeler la couverture de ces réformes. Si elles couvrent tous les secteurs de l’économie nationale, elles portent notamment sur la qualité de la bonne gouvernance, la politique de décentralisation, la lutte contre la corruption et le bon fonctionnement de la justice. Elles portent également sur les secteurs de l’énergie, de l’eau et des transports. Face à cela, Paul Kaba Thiéba confie qu’il va «entreprendre de profondes réformes au niveau des régies financières, impôts, et douanes» en vue d’améliorer leur efficacité. La grosse question qui traverse l’esprit de nombre de Burkinabè, c’est comment faire pour absorber toutes ces ressources. A cette question, les éclairages de Paul Kaba Thiéba tombent: «La mise en œuvre réussie du PNDES passe nécessairement par une bonne exécution des projets et programmes de développement qui ont eu l’adhésion des partenaires». Cela passe aussi, ajoute-t-il, par «une organisation de tous les acteurs de la chaîne nationale, avec l’accompagnement de nos partenaires».
Pour cela, reconnaît-t- il, il faut de l’anticipation. A l’entendre, tous les projets structurants n’ayant atteint un niveau de maturité feront l’objet d’un processus accéléré de réalisation des études de faisabilité. A ce titre, le Fonds national des études de préparation des projets et programmes (FONEPP) recevra une dotation budgétaire de 5 milliards de FCFA en 2017. Paul Kaba Thiéba se réjouit également du vote de la loi du 2 décembre dernier qui permet d’accélérer l’opérationnalisation du PNDES. Cette loi, se convainc-t-il, va «permettre plus de célérité et d’efficacité dans la dépense, notamment d’investissements dans les projets structurants, pour amorcer la transformation structurelle de notre économie».
En tout cas, Paul Thiéba avoue qu’il faut «une insurrection populaire contre la pauvreté». C’est pourquoi il annonce certaines actions. Il s’agit de «l’élargissement de l’assiette fiscale, l’amélioration de l’administration fiscale, le renforcement de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales».
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Les défis qui attendent d’être relevés
Pour le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, le succès de la conférence de Paris impose au Burkina de nouveaux défis. Ils ont pour noms :
• L’insurrection contre la pauvreté et la résignation
• Les défis vis-à-vis du civisme, du civisme fiscal et du respect du bien public
• Les défis par rapport à la responsabilité sociale de tous
• Le défi de la restauration des valeurs du travail, de l’honnêteté et de la justice.