La fin d’année s’annonce sous des auspices judiciaires. Comme si le temps de la justice avait décidé subitement de s’accélérer sur certains dossiers emblématiques. Après moult annonces du bouclage du dossier du putsch manqué, c’est finalement l’attaque de la poudrière de Yimdi qui sera servie à l’opinion en guise d’apéritif par le tribunal militaire. C’est bon à prendre, car l’essentiel c’est que justice soit rendue et que chacun réponde de ses responsabilités.
Ainsi, si on s’en tient à la dernière sortie du commissaire du gouvernement, dès demain 20 décembre, les premiers dossiers seront enrôlés. Il s’agit de celui du Caporal Madi Ouédraogo et 42 autres inculpés pour association de malfaiteurs, détention illégale d’armes et munitions de guerre et celui du Sergent Ali Sanou et 22 autres inculpés de désertion à l’étranger en temps de paix.
Ces deux dossiers vont servir d’entrée en matière à une série de procès devant le tribunal militaire qui aura la lourde charge de porter le challenge de toute la justice burkinabè dont on attend désormais la concrétisation de son indépendance et sa crédibilité, pour le grand bonheur des justiciables. La bonne tenue des audiences et la maitrise des procédures mises en œuvre pour y aboutir permettront, à n’en point douter, de redonner confiance à une opinion qui veut d’abord voir pour y croire. Le gros morceau reste sans conteste le dossier du putsch manqué, avec en première ligne le général Gilbert Diendéré. L’un dans l’autre, c’est un marathon judiciaire qui s’ouvre en cette fin d’année. Et on voudrait naïvement croire que les juges n’ont pas pris leur temps pour rien .
Abdoulaye TAO
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