Harouna Kaboré, responsable du Think Thank Burkina International (BI), était à Paris pour la conférence des bailleurs de fonds sur le PNDES. Il livre ici son point de vue sur les résultats de la conférence et les suites qu’il faudra y donner pour capitaliser les intentions de financement.
L’Economiste du Faso: Think Thank Burkina International (BI) a suivi de près la conférence de Paris. Quel commentaire suscitent pour vous ces résultats ?
Harouna Kaboré, responsable BI: Suivant les objectifs que s’est fixé le gouvernement, à savoir mobiliser les 36 % du montant du PNDES auprès des partenaires du Burkina, on peut retenir comme commentaire qu’il a atteint son but au regard des résultats obtenus.
– On a constaté un engouement dans le secteur de l’énergie. Quelles en sont les explications, selon vous ?
L’énergie est un secteur porteur et la transition énergétique est l’une des problématiques majeures de beaucoup de pays.
Le Burkina Faso offre beaucoup d’opportunités d’investissement dans ce domaine au secteur privé, notamment dans les énergies renouvelables telles le solaire. Le mode de financement de ces infrastructures qu’est le PPP offre des garanties aux investisseurs, une simplification et une meilleure lisibilité des procédures contractuelles, comparées aux compétitions via des appels d’offres aux conditions préalables souvent repoussantes. Voilà ce qui pourrait être une des explications de cet engouement.
– On parle d’intentions de financement, comment voyez-vous la suite ? Que doit faire le gouvernement pour capter toute cette manne?
Après cette table ronde, il faut davantage de travail, de meilleures formulations des projets, une rupture d’avec les procédures trop bureaucratiques, de la célérité, de l’efficience pour absorber les montants annoncés. Il faut aller vite, et bien et pour cela il faut concomitamment contractualiser avec les partenaires et procéder aux réformes de fond nécessaires pour garantir une modernisation de l’administration et de l’économie. Il faut aussi mettre l’accent sur la réforme judiciaire pour offrir des instances de qualité, pour la protection des investisseurs en cas de difficultés, continuer l’effort de sécurisation du pays et la protection des personnes et des biens. En outre, il faut davantage rendre le Burkina paisible et l’environnement et le climat des affaires plus attractifs. Le développement doit être le maitre-mot désormais.
– En termes de suivi, BI a-t-il des propositions concrètes à faire ?
L’une des recommandations du colloque organisé par BI les 10 et 11 octobre 2016 a été de dire qu’il faut opérationnaliser les dispositifs de mise en œuvre et de suivi-évaluation du PNDES et poursuivre des reformes en matière de bonne gouvernance. Nous restons sur cette lancée pour réaffirmer qu’avec ces outils de management des projets de développement et avec davantage de travail et le sérieux des hommes qui les dirigent ou dirigeront, il n’y a pas de raison que les résultats ne soient pas au rendez-vous. Tout étant une question de volonté politique.
AT