La seconde journée de la conférence de Paris sur le PNDES a confirmé la tendance de la première. Les intentions de financement sont montées à près de 10.000 milliards de FCFA. La conférence de Paris totalise donc 18.000 milliards de FCFA d’intentions de financement. Le privé national et international ont fait des annonces que le secrétariat technique n’avait pas encore fini de comptabiliser au moment où nous bouclions cet article.
L’énergie, les infrastructures et les TIC ont été les secteurs qui ont attiré le plus d’investisseurs. Mais le solaire a été de loin le secteur le plus attractif. En attendant le détail des intentions, on peut déjà constater que tous les projets de centrales solaires ont trouvé preneurs et que l’offre dépasse largement le besoin de financement.
Le rush sur l’énergie ne surprend pas le ministre de tutelle, Pr Alpha Oumar Dissa. Pour lui, les dossiers ont été bien montés et le secteur est très attractif. «Les bailleurs de fonds et les PTF ont vu que nous avions un programme en énergie bien structuré dans le PNDES, avec des objectifs clairs qui se basent sur des ressources endogènes que sont le soleil et l’eau.
C’est une révolution énergétique que nous visons et quand les partenaires voient dans ces projets qu’il y a un retour sur investissements et que des mécanismes existent pour protéger leurs investissements, ils n’hésitent pas à s’engager. Ces mécanismes existent pour tous les projets du PNDES, ce que nous n’avions pas avant pour attirer les bailleurs», a-t-il expliqué.
La journée avait commencé sur des chapeaux de roue. Juste après la cérémonie d’ouverture, la ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Rosine Sori, a signé une convention préliminaire avec le groupe canadien Windiga Energy, représenté par son PDG, Benoit De La Salle. Cette convention a été signée juste avant le début du panel sur les opportunités d’investissements privés. Elle concerne la construction et l’exploitation d’une centrale électrique qui fonctionnera au gaz. D’un montant de 111 milliards de FCFA, les études de préfaisabilité sont déjà faites selon le promoteur déjà présent au Burkina sur la centrale solaire de Zina.
Le projet de Windiga qui est basé dans les Haut-Bassins a déjà son financement qui est mobilisé. Il générera à terme 140 mW qui seront livrés au réseau de la Sonabel. C’est un projet qui entre dans le cadre du partenariat public-privé, avec 5 % du capital détenus par l’Etat. Windiga s’est associé à un partenaire technique qui est Général Electric. La construction de la centrale générera 200 emplois et une quarantaine lors de la phase d’exploitation. Cette première convention sur l’énergie a fait tache d’huile, parce que lors des annonces des partenaires privés, une bonne partie des intentions de financement a porté sur les infrastructures et surtout sur l’énergie, le solaire en particulier. Par exemple, Telba Energie a annoncé 130 millions d’euros, Platinium Power du Maroc 370 millions euros, Green Yellow et Africa Energy ont annoncé 53 millions d’euros à injecter dans le secteur de l’énergie solaire et renouvelable, tandis que Armand Green, membre d’un consortium, a des intentions pour l’ensemble des centrales solaires pour un montant de 200 millions d’euros. Le secteur privé national n’a pas été en reste. Le président de BOA Burkina a pris des engagements de fiancer l’échangeur de Bobo-Dioulasso, ainsi que le projet de bitumage de 8 kilomètres de voiries dans la ville, sous réserve que le gouvernement transmette les montants desdits projets.
L’association professionnelle des banques et établissements financiers s’est engagée à accompagner les PME dans le cadre du PNDES à hauteur de 1.400 milliards. Le DG de Coris Bank a lui fait une déclaration sur l’ouverture de deux guichets de 50 milliards chacun, destinés à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes. Au niveau des infrastructures, Cogeb s’engage à investir 10 milliards dans le cadre du désenclavement des quartiers périphériques de Ouaga et le groupe Fadoul 50 millions d’euros, tandis que Sofnet s’engage sur les projets d’infrastructures Tic pour un montant de 100 milliards de F CFA.
AT
La Banque mondiale, plus haut
L’organisation de cette conférence de Paris a été assurée par la Banque mondiale dont le vice-président, Makhtar Diop, a participé à la première journée. Il a fait, au moment des annonces des intentions de financement, une annonce qui a fait l’effet d’une bombe et qui a arraché des applaudissements dans toute la salle.
La Banque mondiale a décidé d’accompagner le PNDES à hauteur de 3,8 milliards de dollars, mettant ainsi la barre très haut. Le représentant résident de la banque, M. Kanté, et l’économiste principal, Mariam Diop, étaient les métronomes de cette organisation dont les résultats ont éclipsé l’étroitesse du centre de conférences.