Au Burkina Faso, les expériences de services d’épargne et de crédits décentralisés ne sont pas nouvelles. Leurs traces remontent aux années 1960. Mais c’est au début des années 1990 qu’une dimension appréciable a été prise. Elles se sont développées à la faveur de l’engouement des populations pour leurs produits financiers adaptés à leurs besoins et pour leur proximité, avec l’appui des ONG et des PTF (Partenaires techniques et financiers).
L’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Burkina Faso (AP/SFD-BF), structure regroupant l’ensemble des systèmes financiers décentralisés (SFD) du Burkina, a été reconnue depuis 2002. Comme toute association, elle se donne pour mission de défendre les intérêts matériels et moraux de la profession, de renforcer les capacités de ses membres en offrant des services de qualité adaptés à leurs besoins.
Pour la directrice exécutive de l’AP/SFD-BF, Perpétue Coulibaly, il faut œuvrer à rendre efficace le système financier décentralisé au Burkina. C’est en réalité un crédo, puisque le milieu décentralisé peine à disposer de réels financements adaptés aux réalités et efficaces à la fois.
Dans ce sens, l’AP/SFD-BF participe à l’élaboration des politiques, stratégies et plans d’actions sectoriels à l’échelle nationale, représente les SFD auprès des autorités politiques, administratives et monétaires, tout en veillant au respect des exigences réglementaires et des normes prudentielles par les SFD.
Pour ses membres, elle organise des sessions de formation et des visites d’échanges d’expériences pour les dirigeants et le personnel.
Aussi, dans l’intérêt toujours de ses membres, l’association entreprend des réflexions comme celles liées au rôle de l’épargne et du crédit dans le développement du pays, et présente aussi au gouvernement les suggestions à même d’aider au développement du secteur du système financier décentralisé. Elle offre donc plus d’une dizaine de prestations à ses membres et ce, conformément à la loi n°23-2009/AN portant réglementation des Systèmes financiers décentralisés (SFD) au Burkina Faso. Pour plus d’efficacité, l’association dispose d’un code d’éthique et de déontologie pour le secteur, et en cas de différends, les membres privilégient la procédure par l’amiable.
L’excellence d’abord !
A terme, la vision de cette association professionnelle est d’être une association d’excellence en Afrique, œuvrant pour l’émergence d’un secteur de la microfinance plus professionnel, transparent et pleinement intégré au système financier, un outil d’aide au développement.
L’une des priorités est de contribuer à la transparence financière, à l’amélioration du traitement des données collectées par ses membres en lien avec leurs partenaires. Et c’est dans cette optique qu’elle a intégré la structure communautaire avec des pays membres de l’UEMOA.
Au Burkina, les expériences de la microfinance se sont développées et ont revêtu trois principales formes institutionnelles que sont: d’abord les institutions mutuelles ou coopératives d’épargne et de crédit, qui représentent la forme prédominante, ensuite les structures de crédits directs ou solidaires, forme généralement développée par certaines ONG ou associations cherchant à greffer des activités de microfinance à leur programme principal de développement et enfin les sociétés commerciales, qui constituent une forme émergente de SFD.
Jena De Baptiste OUEDRAOGO