La 22e Conférence de l’ONU sur les changements climatiques (Cop) s’est tenue du 7 au 18 novembre dernier au Maroc. Cette réunion internationale avait pour but la mise en œuvre des décisions prises l’an dernier à Paris. Les gouvernements du monde entier ont dû proposer des solutions concrètes pour protéger les pays du Sud, en particulier l’Afrique, parmi les principales victimes des conséquences du réchauffement de la planète.
Cette réunion fait cependant la part belle à la finance, aux grandes entreprises et à leurs activités toujours plus polluantes.
L’Afrique a été à l’honneur lors de cette 22e conférence des parties sur les changements climatiques à Marrakech. La Cop 22 de Marrakech, comme la précédente de Paris, a aiguisé tous les appétits, surtout ceux du secteur du business et de belles opérations marketing ont été montées dans le cadre de la « finance verte ». Selon les intervenants de la réunion, 70 % des investissements pour réaliser les objectifs de lutte contre les changements climatiques viendraient de sources privées. Il faut dire que le secteur des énergies fossile et renouvelable attire aujourd’hui fortement les investisseurs en quête de surprofits. Et le Maroc n’est pas en reste, il a fait appel à l’investissement étranger pour créer non seulement son mégaprojet de centrale solaire de Noor, mais aussi de nouvelles centrales à charbon et à gaz, tout en n’écartant pas l’éventualité de centrales nucléaires. Il se positionne de plus en plus sur les marchés africains : c’est ainsi que la société marocaine Nareva, filiale de la holding SNI, et la société française Engie ont conclu un protocole d’accord afin de conquérir de nouveaux marchés sur le continent et, dans un premier temps, en Égypte, Côte d’Ivoire, Sénégal, Ghana et au Cameroun. Un accord a été passé avec la Côte d’Ivoire afin de créer des centrales à charbon. Des banques comme la Société générale ont commencé depuis bien longtemps à parrainer des rencontres climat et la grosse armada des multinationales, surtout celles engagées dans l’agriculture industrielle et l’énergie. Or, les populations les plus démunies sont parmi les premières victimes des dérèglements climatiques qui affectent leurs vies quotidiennes.
Les paysans et paysannes africains sont contraints à migrer lorsque leurs terres sont dévastées par les catastrophes climatiques. Ils sont aussi concernés par les solutions proposées par les multinationales et les gouvernements lors de ces grand-messes internationales que sont les conventions des parties, qui viennent à peine de reconnaître la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, voire 1,5 degré.
Germaine Birba
La position de l’Afrique
Pour faire face au changement climatique, les Africains doivent s’engager davantage dans un développement durable et mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le climat. Les participants et délégués du continent africain ont aussi appelé à travailler dans le sens des partenariats du Sud sur le climat, initié par le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, en marge de la cérémonie de signature de l’Accord de Paris en avril dernier. En outre, les Africains à la COP-22 ont aussi souligné qu’à la faveur de la mise en œuvre de l’Accord de Paris (COP-21), la coopération sud-sud est en passe de gagner du terrain et de devenir une composante de la coopération internationale pour faire face au changement climatique.