Le 2 novembre dernier, Coris Bank International (CBI) Burkina procédait à Ouagadougou au lancement officiel de son introduction à la Bourse régionale des valeurs mobilières ( BRVM), qui est le marché financier régional de l’UEMOA. Par cette opération, l’entreprise financière réalise ce qu’on appelle une offre publique de vente (OPV) d’actions.
Cette OPV concerne 20% du capital de la société représentant 1, 25 million d’actions. Plutôt que de concéder les 20% sur son capital initial, CBI a plutôt choisi, à l’occasion de cette opération, d’augmenter son capital en y ajoutant ces 20%. Du coup, la société a renforcé ses fonds propres.
Depuis 2013, le capital de la banque était de 25 milliards de FCFA.
L’opération d’entrée en bourse du 2 novembre a été un véritable succès. Il y a eu une très forte adhésion des acheteurs devant l’offre. L’opération de souscriptions portant sur l’ensemble des 1,25 million actions de CBI a été clôturée en moins de 6 heures par anticipation, alors qu’elle était ouverte pour deux semaines. Le taux de souscription a été de 291,8% avec un carnet d’ordres de 108 milliards de F CFA. C’est la preuve que les investisseurs accordent une confiance à la banque qui a, de fait, une bonne image auprès des investisseurs. A noter que le personnel de la banque et des filiales du Groupe Coris ont pu souscrire à un prix préférentiel de 24.000 FCFA/l’action. 125.000 actions ont été mises à sa disposition. La cotation des actions de CBI est attendue au plus tard en décembre prochain. L’introduction en bourse est donc une opération financière permettant à une société d’augmenter sa capacité de financement en ouvrant son capital sous la forme d’actions vendues aux investisseurs sur un marché boursier. Cette levée de capitaux lui permet de se développer en finançant sa croissance et ses investissements.
Ainsi donc, à travers l’émission de 1,25 million d’actions, CBI va pouvoir lever sur le marché 36, 75 milliards F CFA.
Autre avantage, l’entrée en bourse permet l’assainissement du bilan comptable de l’entreprise. Par ailleurs, la situation financière de l’entreprise peut s’améliorer grâce aux capitaux propres renforcés et à la part de crédit diminuée.
C’est pratiquement ces objectifs qui sont poursuivis par les premiers responsables de CBI avec leur choix d’inscrire la banque à la BRVM. Selon ces derniers, «l’émission de 1,25 million nouvelles actions a pour objectifs de mobiliser des ressources supplémentaires pour le développement des activités de la banque; d’élargir l’actionnariat à de nouveaux investisseurs dont des Institutions de référence et la clientèle de la banque; de motiver et fidéliser le personnel en l’associant au capital de la banque; d’accroître la notoriété de Coris Bank International auprès du grand public et des investisseurs internationaux et d’assurer la liquidité des titres dès l’introduction en bourse et une meilleure valorisation de la banque». Née en 2008 de la transformation de « La Financière du Burkina », qui était à l’origine un établissement financier en difficulté, CBI a connu une croissance rapide depuis sa création. CBI est une banque universelle qui possède d’une quarantaine d’agences dans les villes et campagnes au Burkina. Jusqu’en fin décembre 2015, le groupe Coris Bank est détenu à hauteur à 70 % par l’homme d’affaires Idrissa Nassa. Parmi les actionnaires locaux, on compte la Société nationale des Postes (SONAPOST), l’Union des assurances du Burkina (UAB-Vie), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). La Banque ouest-africaine pour le développement (BOAD) est également actionnaire du groupe.
Avec 713 milliards de F CFA d’actifs, CBI est leader au Burkina (18 % du marché). Depuis 4 ans, elle a maintenu un bénéfice annuel de l’ordre de 15 milliards F CFA. Coris Bank est également présent en Côte d’Ivoire, au Mali et au Togo. Elle prépare le démarrage, cette année, de ses succursales au Bénin et au Sénégal.
Karim GADIAGA
Désormais 3 entreprises locales cotées
Avec l’introduction de CBI en bourse, notamment à la BRVM, le nombre des sociétés burkinabè cotées est porté à 3. Bien avant, il y avait ONATEL et la BOA. L’entrée en bourse se présente comme une réelle opportunité pour les entreprises de pouvoir satisfaire leurs besoins de financements. Pour ce faire, les entreprises doivent s’inscrire dans une démarche de transparence pour convaincre les investisseurs. Il n’est pas exclu, que compte tenu du contexte et de la tendance générale favorable à l’entrée en bourse, d’autres entreprises burkinabè suivent le pas de CBI. C’est d’ailleurs ce que souhaite Idrissa Nassa, PDG de CBI. « Cette opération devra inspirer et encourager d’autres sociétés du Burkina à prendre le chemin de l’introduction en bourse qui passe forcément par une gestion exemplaire. Elle contribuera à renforcer la culture boursière dans notre sous-région et permettra de partager les fruits de la croissance de notre banque», a indiqué Idrissa Nassa.