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Le Nigeria face à une grande famine

 

Fin octobre dernier, l’International Rescue Committee (IRC) annonçait une grave crise de famine au Nigeria.
Plus de 5 millions de personnes auraient un besoin urgent de nourriture et 250.000 enfants souffriraient de malnutrition avancée. Depuis 7 ans, la guerre fait rage dans le Nord du pays, à cause de l’organisation terroriste Boko Haram. Coupé du monde et ravagé par les actions terroristes de Boko Haram, le Nord-Est du Nigeria vit l’une des pires crises humanitaires au monde, « la plus grave en Afrique » selon l’ONU. La situation est telle que certains la comparent déjà à la famine qui avait sévi pendant la guerre du Biafra, région du sud du Nigeria, entre 1967 et 1970, lors de laquelle plus d’un million de personnes étaient mortes de faim.
C’est dans l’État du Borno, berceau du groupe islamiste armé, que la situation serait la plus critique. Plus de trois millions de personnes y souffriraient de la faim. Selon l’Unicef, 50.000 d’entre elles mourront si elles ne sont pas prises en charge rapidement. L’urgence absolue, c’est la nourriture.
Dans la ville de Ngala, 80.000 personnes déplacées vivent dans un camp coupé du monde extérieur, le manque de nourriture et de soins médicaux y est une réalité. Un dépistage rapide de la malnutrition chez 2.000 enfants âgés de moins de cinq ans a montré qu’un enfant sur dix souffrait de malnutrition aigüe sévère, une maladie mortelle. Les déplacés expliquent vivre avec moins d’un demi-litre d’eau par personne et par jour. Les humanitaires ne peuvent que constater les besoins grandissants de la population et leur incapacité à y subvenir tant les difficultés d’approvisionnement sont grandes.
Les besoins seraient actuellement plus élevés que la capacité de réponse des ONG. Boko Haram, qui a prêté allégeance au groupe État islamique, est tenu responsable de la mort de plus de 20.000 personnes au Nigeria.
Les villageois subissent chaque jour les assauts de la secte et n’arrivent plus à faire face aux pillages incessants de leurs récoltes. Les terres ont été détruites ou parsemées de mines anti-personnels, les points d’eau sont contaminés et les pénuries ont fait augmenter les prix sur les étals des marchés. En 2014, le groupe islamiste armé a proclamé le Nord du Nigeria «califat» et enlevé 200 adolescentes. Vingt-et-une d’entre elles ont été libérées en mi-octobre.

GB


Un désastre humanitaire laissé par Boko Haram

En juin, les Ong ont reçu une autorisation de l’armée pour accéder à la ville anciennement assiégée de Bama. Accompagnés d’un convoi militaire, les humanitaires sont tombés sur 24.000 personnes qui vivaient dans un camp et 200 cadavres de personnes décédées à cause de la famine. Il y avait aussi des centaines d’enfants souffrant de malnutrition aiguë.
L’insurrection violente de Boko Haram a explosé en 2009, quand ses militants ont pris le contrôle de parties de territoires dans l’État de Borno avant de s’exporter dans les pays avoisinants comme le Tchad et le Niger. Le Nigeria a véritablement lancé sa campagne militaire dans le Nord en 2015, isolant encore plus des millions de Nigerians du reste du pays, et donc des structures médicales, commerciales et des sources de nourriture. Les organisations humanitaires s’attendaient à ce que la situation soit critique, mais elles ont été surprises par le nombre de personnes concernées.

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