Ce 7 novembre 2016, le recours intenté par la Société des mines du Belahourou contre la saisie de sa dernière production de 74 kg d’or va être vidé. La société minière demande la main-levée de la saisie de sa production pour lui permettre de la commercialiser pour pouvoir maintenir l’usine à flot. Quelques jours après cette saisie, la mine a mis l’ensemble de ses effectifs au chômage technique et suspendu les contrats avec ses sous-traitants, parce que n’étant plus en mesure d’honorer ses commandes d’intrants auprès de ses fournisseurs. Le directeur général de la mine, Saïdou Idé, a expliqué au cours d’une conférence de presse le 2 novembre que cette situation a accentué les difficultés de trésorerie. Il a précisé que sa structure «connait depuis trois ans des difficultés de trésorerie dues notamment à un minerai réfractaire, difficile à traiter, entrainant des coûts de production élevés dans un environnement dépressif du prix de l’or ». En plus de ce handicap, la SMB, dont le site est situé à Inata dans le Nord du pays, a été confrontée à une grève du personnel en 2014. Cette grève de deux mois aurait fait perdre plus de 7 milliards de FCFA à la mine. C’est depuis cette date que la société traîne ses problèmes de trésorerie : «Nous fonctionnons sans réserve de trésorerie, le financement de nos activités se fait sur la base des revenus que nous réalisons suite à la vente de notre production ». C’est cet équilibre qui a été mis à mal par la saisie de la production, le 7 octobre dernier, puisque le raffineur sud africain qui traitait la production et préfinançait la vente de l’or raffiné a décidé d’arrêter cette faveur devant tant d’incertitudes.
La mine se retrouve donc sans ressource. Voici, entre autres, la raison de la suspension des activités. Mais le directeur général se veut rassurant, si le 7 novembre, soit un mois après la saisie, la main-levée est obtenue, le travail pourra reprendre avec la vente de la production. Il a déclaré que la société, vu l’astreinte de 100 mille FCFA par jour de retard, a intérêt à payer, mais qu’en l’état actuel de la situation de l’entreprise, ce sera difficile.
FW
Le nœud de la crise
En 2012, suite à un changement dans l’organisation du travail avec l’introduction du système de rotation 7/7 (sept jours travaillés pour sept jours de repos), les travailleurs ont réclamé un certains nombre d’avantages tels les heures supplémentaires, la prime de panier, la prime de quart, les dimanches et jours fériés bonifiés et la détermination de la semaine de travail. Le litige est passé à l’inspection du travail et a fait l’objet d’un pv de non-conciliation. Le conseil arbitrale de la Cour d’Appel avait donné en partie raison aux travailleurs. Sur la prime de quart, ceux justifiant avoir accompli des séances de 7 jours sans repos hebdomadaire ; sur la prime de panier, les travailleurs visés par l’article 46 de la CCIP du 9 juillet 1974. Ce sont ces montants dus que la mine doit évaluer dans un premier temps en déterminant les bénéficiaires, avant de procéder au paiement.