Economie

Doing Business 2017 : Le Burkina perd 3 places

 

Le chemin reste encore long pour le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, qui ambitionne de hisser le Burkina dans le Top 10 du classement « Doing Business Better ». Après avoir gagné 6 places en 2016 et obtenant alors la 143e place mondiale des pays où le climat des affaires est plus attractif, le Burkina vient d’enregistrer une régression dans le classement dressé par le rapport 2017, paru le 25 octobre 2016. C’est la 14e édition de ce rapport de la Banque mondiale, qui évalue la situation économique et les réformes opérées en matière de climat des affaires sur la période de juin 2015 à juin 2016.
Au total, 190 pays au niveau mondial, dont 54 sur le plan africain, ont été notés dans le rapport 2017. Le Burkina occupe la 146e place mondiale. En Afrique, il est le 22e pays le plus attractif en matière du climat des affaires. L’Ile Maurice, le Rwanda, le Maroc, le Botswana et l’Afrique du Sud sont respectivement les 5 premiers pays africains en 2017. Globalement, ces pays maintiennent la tendance positive qu’ils ont amorcée ces dernières années.
Devant le Burkina, on retrouve également des pays comme la Tunisie (77e), le Kenya (92e), le Ghana (108e), le Mali (141e) et la Côte d’Ivoire (142e) suivant le classement mondial. Petite déception pour la Côte d’Ivoire qui stagne et qui n’a pas réussi à pénétrer le Top 50 comme souhaité.
Malgré sa position, encore loin des ambitions du gouvernement actuel, le Burkina devance dans ce classement mondial 2017 des pays comme le Sénégal (147e), le Togo (154e), l’Ethiopie (159e) ou le Nigeria (169e). Il y a cependant lieu de commencer à s’inquiéter, car au moment où le Burkina perd des places, la plupart des pays, classés derrière lui, enregistrent des bonds en avant (de + 5 à +16) et pourraient rapidement passer devant si la tendance positive se confirme les années prochaines. En effet, en 2017, c’est presque la moitié des pays africains qui est en progression par rapport aux classements antérieurs. 17 pays, dont le Burkina, reculent alors qu’une dizaine maintient une position stable.
De façon générale, le rapport 2017 confirme une tendance à l’amélioration de la facilité à faire des affaires sur le continent africain et surtout en Afrique subsaharienne. La Banque mondiale indique que les pays d’Afrique subsaharienne cumulent, depuis 2005, le 2e meilleur taux de progression vers les meilleurs standards mondiaux. Ils se positionnent ainsi en bonne place derrière une grande zone Europe et Asie Centrale, mais devance le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, l’Asie du Sud-Est, l’Amérique latine ou encore les pays de l’OCDE.
C’est sur la base de questionnaires et de rencontres avec des experts locaux dont des consultants, des avocats ou des administrations que les économistes de la Banque mondiale attribuent les notes aux pays. Les critères notation concernent «la facilité de création d’entreprise», «l’octroi du permis de construire», «le raccordement à l’électricité», «le transfert de propriété», «l’obtention de prêts», «la protection des investisseurs minoritaires», «le paiement des impôts», «le commerce transfrontalier», «l’exécution des contrats» et «le règlement de l’insolvabilité».
Pour le cas spécifique du Burkina, les mauvais scores dans le rapport 2017 concernent le «raccordement à l’électricité» (29,4/100), «l’obtention d’un prêt bancaire» (30/100), «l’exécution des contrats» (40/100), «le règlement de l’insolvabilité» (39,2/100), «la protection des investisseurs minoritaires» (40/100). Le meilleur score du Burkina concerne le critère de «la création d’entreprise» (88/100).
Karim GADIAGA


Le Burkina doit mieux faire

A son arrivée, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a indiqué dans sa déclaration de politique générale sa volonté d’améliorer significativement le climat des affaires au Burkina. Son ambition est de permettre au Burkina d’intégrer le Top 10 des meilleurs réformateurs dans le classement Doing Business. C’est dans cette logique que le Conseil des ministres du 23 mars 2016 a adopté un décret modifiant les conditions de création d’une entreprise de type Société à responsabilité limitée (SARL). Les nouvelles conditions sont effectives depuis le 3 mai dernier. Le capital minimum exigé, à la naissance de la SARL, qui était de 100.000 F CFA, a été réduit 5.000 F. C’est pour l’instant la principale réforme opérée sous le gouvernement actuel. Elle parait insuffisante au regard des ambitions fixées par le chef du gouvernement. Pour véritablement progresser dans le classement, le Burkina devrait faire mieux.

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