Marc Frilet est avocat au barreau de Paris. Il dirige un cabinet international depuis plus de 35 ans, et s’occupe des grands projets d’infrastructures et des grands projets miniers en Afrique. De ce fait, il a été amené à s’intéresser à tout ce qui est infrastructures publiques, concessions et PPP. Présent au colloque organisé par Burkina International, il repart satisfait du rendez-vous de Ouagadougou.
L’Economiste du Faso : Que retenez-vous de ce colloque ?
Marc Frilet: Je retiens de ce colloque une dynamique nouvelle qui me parait essentielle si l’on veut réussir le développement économique. Il faut qu’il y ait une mobilisation tant au niveau du secteur public que du secteur privé. Plus je vais en Afrique, plus je me rends compte que c’est la clé du développement. On est au stade où la prise en compte de ce volet est particulièrement aigüe. Ce colloque reflète cette dynamique avec une possibilité, cette fois-ci, d’aboutir. Cette nouvelle dynamique n’est pas seulement burkinabè. La preuve est qu’il y a eu des experts de différents pays qui sont venus et tout le monde va dans le même sens. Pour avancer, il faut que le secteur public améliore très sensiblement les conditions d’investissements, de préparation des projets, le climat des affaires. Les choses avancent déjà, mais il faut encore aller plus loin. Le secteur privé doit aussi comprendre que le secteur public n’est pas une vache à lait. C’est à lui de bien prendre ses responsabilités pour voir les opportunités et être plus dynamique. Je suis venu à ce colloque pour parler de la question de la réalisation des infrastructures de service public avec le concours du secteur privé. Il faut un carrefour d’échanges entre international et local. c’est de là que va sortir toute une série de bonnes pratiques qui permettent de réaliser les projets. La base n’est pas suffisante, il faut aller encore plus loin. Ce colloque va permettre à tous de se rendre à l’évidence qu’ils doivent aller plus loin. Au regard de ce colloque, je reste optimiste.
Quelle appréciation faites-vous du PNDES et ses besoins de 15.000 milliards?
Je ne suis pas expert économiste, mais je pense que si on utilise correctement certains types de PPP, c’est possible. Le financement ne vient pas exclusivement du budget public, mais provient des usagers. Il est possible que grâce au développement bien organisé des concessions des services et assimilés, cela va enlever une certaine charge sur le budget de l’Etat et permettre de réaliser des projets.
Il va sans dire qu’il faut améliorer la gouvernance, la transparence et veiller sur un meilleur investissement dans le climat des affaires. Nous sommes dans un cercle vertueux. C’est ce qui me rend optimiste.
Vous êtes donc séduit par l’initiative de Burkina International ?
Ce colloque a été très bien ciblé par rapport aux besoins. J’ai senti l’intérêt de venir parce que je crois à ces types d’actions pour développer l’Afrique au-delà de tout ce que l’on dit un peu partout. Il faut être très concret. Ce fut une initiative de qualité.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Quelques thèmes abordés
– Les enjeux du PNDES pour un renouveau économique au Burkina Faso
– Perception de la contribution du secteur privé dans la mise en œuvre des axes stratégiques du PNDES
– La problématique de la main-d’œuvre qualifiée et les attentes des entreprises
– Quelles réformes pour une économie numérique viable
– Quels partenaires public-privé pour le développement des infrastructures
– Mécanismes innovants de promotion et de financement bancaire, financement par la BRVM, rôle des assurances
– La stratégie de mobilisation de la diaspora pour les investissements au Burkina Faso
– Inventaire et analyse des secteurs porteurs et les niches de création de croissance et d’emplois au Burkina Faso.