Editorial

Grèves

Les médias publics étaient en grève de 72h. L’entité RTB, qui regroupe le journal d’Etat, la télé et la radio nationale, ainsi que le service d’information du gouvernement, était donc aux abonnés absents dans le paysage médiatique national entre le 3 et le 5 octobre 2016. Les syndicats ont frappé fort dans leurs revendications pour de meilleures conditions de travail, mais aussi pour un nouveau statut pour les organes d’Etat. Pour être un succès, la mobilisation en fut un. Reste à espérer que cette démonstration de force va avoir ses effets escomptés. En attendant, personne n’a encore osé les estimations sur les coûts de ces trois jours de grève en termes de recettes et d’image. Ce constat est valable également pour l’Onatel dont les travailleurs viennent de reprendre le boulot lundi dernier, après avoir paralysé pendant quelques jours le réseau de l’opérateur historique. On croit souvent à tort que la société ou le patron est le grand perdant lors des grèves. Dans un environnement aussi concurrentiel que les médias et les telecoms, c’est tendre la perche à l’adversaire. La satisfaction de toute la plate-forme du Synatic, quoique légitime, n’est pas envisageable ici et maintenant. Notamment en ce qui concerne une réforme structurelle telle le passage de l’EPE à une société d’Etat. Cela va impliquer une longue négociation. il est donc urgent d’ouvrir les débats sur le contrat-plan entre l’Etat et les nouvelles sociétés. C’est pour cela qu’il faut espérer que le gouvernement et le syndicat entre en discussion, et sérieusement, pour envisager le schéma le plus efficace et le moins douloureux pour chaque partie.
Abdoulaye TAO

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