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Scandale sur les carburants « Aucun produit toxique n’est vendu par la SONABHY »

 

A la suite de la publication du rapport effroyable de l’ONG suisse, Public Eye, sur des carburants toxiques vendus en Afrique, L’Economiste du Faso a contacté la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) pour avoir sa réaction.
La SONABHY étant le distributeur exclusif des hydrocarbures au niveau national, l’objectif était d’avoir une idée de la situation au Burkina. Dans ses réponses, Gambetta Aboubakar Nacro, DG de la SONABHY, évoque les mesures et les précautions qui sont prises par la société. Il ne confirme pas, pour le Burkina, les résultats de l’enquête de Public Eye. Laquelle enquête a révélé des teneurs en soufre entre 200 et 1.000 fois plus élevées que le niveau autorisé en Europe ou aux Etats-Unis. Le triste record étant enregistré au Mali.

L’Economiste du Faso : Certes, le Burkina ne fait pas partie de l’échantillon de l’enquête menée par Public Eye, mais des pays voisins et stratégiques dans l’approvisionnement du Burkina en carburants sont concernés par la réalité des carburants toxiques. Il s’agit notamment du Bénin, de la Côte d’Ivoire ou du Mali. N’est-ce pas une indication que les carburants disponibles au Burkina sont probablement frappés par le même problème ?

Gambetta Aboubakar Nacro, DG de la SONABHY: Au Burkina Faso, le carburant commercialisé par la SONABHY est soumis à un triple contrôle : celui d’un inspecteur indépendant à l’arrivée du navire dans les ports, celui du dépôt côtier qui reçoit nos produits et celui de nos laboratoires à Bingo et Bobo. Nous avons l’avantage d’avoir une source unique d’importation, hormis les produits de la fraude qui sont hors contrôle. Aucun produit toxique n’est vendu par la SONABHY au Burkina Faso et qui puisse mettre en danger la vie des populations mais, faut-il le rappeler, il n’y a pas de toxicité zéro, il faut toujours améliorer.

La SONABHY ignorait-elle la réalité des carburants de mauvaise qualité vendus en Afrique?
La SONABHY a 30 ans d’expérience, avec une forte expertise et un professionnalisme qui se lit sur l’accomplissement de ses missions et qui fait d’elle l’une des entreprises pétrolières les plus respectées d’Afrique.Nous venons d’être cooptés comme membre du comité exécutif de l’Association des raffineurs d’Afrique (ARA), ce qui nous permet de mieux suivre les activités de cette prestigieuse institution qui a un regard, entre autres, sur les spécifications des produits pétroliers. Nous faisons partie du groupe de travail sur les spécifications et suivons de près les projets et évolutions, notamment l’Afri 4 et l’Afri 5 respectivement pour les horizons 2020 et 2030. Nous sommes bien informés sur le marché pétrolier, nous y menons une veille et sommes très regardants sur la qualité des produits que nous achetons, stockons et vendons.

Que dit la législation burkinabè en termes de qualité de carburants vendus sur le territoire, et particulièrement pour ce qui concerne les matières toxiques comme le souffre et les métaux lourds comme le benzène ?
Il existe des spécifications officielles que nous respectons et que nous faisons respecter par nos partenaires. Elles sont largement diffusées et disponibles pour consultation. Il faut juste noter qu’en ce qui concerne le souffre, par exemple, nous sommes engagés avec les autres acteurs du marché pétrolier africain à faire baisser encore le taux en 2020, puis encore en 2030, dans une démarche d’amélioration continue, en relation avec les moyens et capacités de nos raffineries à investir.

Quelles peuvent être les dispositions à prendre suite à la publication des résultats de l’enquête de Public Eye, au niveau de la SONABHY et au niveau de l’Etat du Burkina ?
Nous continuerons à renforcer nos contrôles et à alerter vigoureusement les populations sur le danger d’utiliser les produits de la fraude. Nous renforcerons notre participation à l’ARA pour le combat mené dans le sens d’améliorer encore et plus vite la qualité des produits consommés sur le continent africain.

Quelles sont les sociétés chez lesquelles SONABHY achète ses carburants? Les entreprises suisses incriminées par le rapport de Public Eye font-elles partie de ces sociétés ?
Evitons d’étiqueter, nous ne faisons pas de différence entre les traders : nous sommes vigilants envers tous. Nos appels d’offres sont ouverts et nos contrôles conséquents, dans la limite des spécifications officielles à respecter. Il faut noter au passage qu’il y a eu des réactions au rapport dont vous faites cas, il est bon de les lire pour se faire une juste et sereine opinion de ces incriminations. Nous restons vigilants pour nos populations et gardons bien à l’esprit que notre mission c’est assurer à notre pays des produits de qualité à moindre coût.

Réaction recueillie par Karim GADIAGA

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