La guerre en Syrie a commencé depuis 2011 suite à un mouvement de contestation du gouvernement syrien qui a débuté par des manifestations pacifiques anti-régime et pro-régime le 15 mars 2011, trois mois après le début du climat révolutionnaire appelé Printemps arabe. Le mouvement, qui est réprimé par les forces syriennes du président Bachar Al-Assad, se prolonge encore en 2013 et se transforme peu à peu en conflit opposant deux camps armés au milieu des populations civiles. La semaine du 15 septembre dernier a marqué les 2.000 jours du début de la guerre en Syrie. En 5 ans, cette guerre a fait plus de 4,8 millions de réfugiés à travers le monde. Le nombre de morts a dépassé les 300.000 depuis le début du conflit en 2011, selon un nouveau bilan établi par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
L’espérance de vie a diminué de 5 à 6 ans entre 2010 et 2013 dans le pays, selon une récente étude. La mortalité infantile, tombée à 6% par an avant 2010, a recommencé à augmenter d’environ 9% par an depuis 2010. Selon l’ONU, l’économie s’est contractée de 40% depuis le début de la guerre. Plus de 13 millions de personnes, dont six millions d’enfants, ont besoin d’une aide humanitaire. En outre, entre 100.000 et 200.000 personnes ont disparu dans les prisons du régime, dont 17.000 à 60.000 y ont été torturées à mort.
Du fait de la guerre, plusieurs millions de Syriens sur une population totale de 22 millions avant la guerre ont dû abandonner leurs foyers. Plus d’un million d’entre eux ont trouvé refuge au Liban voisin.
La Jordanie a également vu affluer plus de 600.000 réfugiés syriens qui y survivent dans des conditions extrêmement précaires. En août 2012, l’ONU estimait qu’un million de personnes avaient été déplacées à l’intérieur du territoire.
Un peu plus d’un an plus tard, en septembre 2013, les estimations montaient à 6,5 millions de déplacés, dont 2 millions ayant cherché refuge dans les pays voisins. 667.000 d’entre eux avaient gagné le Liban.
D’autres ont gagné la Turquie, la Jordanie et l’Irak, l’Égypte, la Palestine, la Libye et l’Algérie. Certains ont quitté la région pour se réfugier en Suède (14. 700), en Allemagne (5.000 à 8.000), en Italie (4.600), dans d’autres pays européens, voire en Russie, en Argentine ou aux États-Unis.
Germaine Birba
La difficulté des Ong
Délivrer l’aide humanitaire en Syrie est une mission extrêmement dangereuse, parfois impossible à mener et nécessite le feu vert du régime. Elle est affectée par les combats, les fluctuations des lignes de front, les obstacles administratifs et bureaucratiques et les problèmes généraux de sécurité. A Alep, l’accord de trêve prévoit un accès humanitaire sans entrave avec la démilitarisation de la route du Castello, qui relie les quartiers rebelles à l’extérieur.
L’aide internationale parvient encore plus difficilement aux zones contrôlées par le groupe Etat islamique, comme la ville de Deir Ezzor (Est), où le Programme alimentaire mondial a procédé à quelques largages de vivres par avion. Le 8 septembre derniers, 73 ONG ont suspendu leur coopération avec l’ONU en Syrie pour protester contre la manipulation des efforts humanitaires par le régime et l’incapacité de l’ONU à résister à ces pressions.