La 58e session du bureau politique national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) s’est tenue ce 27 août 2016. Cette session a permis aux membres du BPN de se partager les informations sur la vie du parti, les activités menées et de se prononcer sur l’actualité nationale passée à la loupe. A propos, le président par intérim du parti, Achille Tapsoba, a rappelé dès l’ouverture que le Burkina va mal. Les nouveaux dirigeants malmènent le pays à leur guise à travers l’amateurisme et la confusion, dit-il. Les actions entreprises ne sont pas du goût des militants de l’ancien parti au pouvoir. Et de ce fait, il y a encore des attentes. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) devra encore convaincre avec des actions concrètes au profit du peuple. En outre, Achille Tapsoba n’hésite pas à tirer à boulets rouges sur le pouvoir. Ce dernier devrait « renforcer le tissu social, dangereusement mis à l’épreuve par certaines actions du parti au pouvoir ». Il n’est pas question de remettre en cause les acquis du pays. Le commerce a ralenti, les koglweogo divisent et les élections ont connu des violences post-électorales jamais vues.
Jamais sans Blaise Compaoré!
Pour le président par intérim, «il est normal de situer la responsabilité au niveau des premiers dirigeants du pays, mais il est également normal que chacun tire sa responsabilité dans cette affaire».
Le concernant, le CDP quant à lui entend jouer son rôle d’ « opposition responsable » dans cette phase. Il ne compte pas baisser les bras et « continuera de se battre pour que tous ceux qui sont victimes de la justice arbitraire puissent retrouver la liberté et la dignité et que tous ceux qui sont embastillés puissent être remis en liberté, que ceux qui sont exilés pour des raisons politiques puissent retrouver le pays et, du point de vue global, que la réconciliation des fils et filles de ce pays puisse être une effectivité ». A propos de l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, et du CDP, il y a un lien ombilical qui ne doit pas être coupé. Le président par intérim du parti confie d’ailleurs qu’il est du devoir des responsables actuels du parti de rendre compte à Blaise Compaoré de la vie du parti afin que ce dernier puisse suivre ce qui se passe au pays. Néanmoins, Blaise Compaoré ne dirige pas le CDP, confesse Achille Tapsoba. « Notre parti n’est pas dirigé à partir d’Abidjan. Nous avons des organes dirigeants qui fonctionnent et qui prennent des décisions», précise celui qui préside aux destinées du CDP.
Des résultats satisfaisants
Faisant le bilan des élections locales du 22 mai 2016, le parti dit être satisfait des résultats qui le classent comme troisième force politique du pays, malgré l’adversité et « les tentatives d’immobilisation de notre parti à travers des mesures draconiennes, les tentatives d’embrigadement et de détournement de nos militants», se défend Achille Tapsoba. En outre, le parti convoquera bientôt un congrès en vue de renouveler l’instance dirigeante du parti. Il est évident que ce congrès aura en ligne de mire l’élection présidentielle de 2020. Le nouveau président devra travailler à remobiliser la troupe et l’ombre du prochain candidat du parti pour la présidentielle planera sur le congrès à venir. Le CDP aura-t-il un président de parti –candidat ou le candidat sortira des rangs des militants ordinaires ? On attendra de voir.
Jean De Baptiste OUEDRAOGO