Le Brexit pourrait être une très bonne opportunité pour le Burkina Faso. Depuis l’annonce des résultats du référendum du 23 juin 2016 qui consacre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le cours mondial de l’or a grimpé. Etant donné la forte contribution du secteur minier à l’économie nationale, le Brexit pourrait faire du bien au budget national, si son effet perdure.
L’évolution des cours mondiaux depuis la tenue du référendum est significative. Dans la nuit du 23 au 24 juin, dès que les résultats du vote ont confirmé le retrait de l’Europe, le cours de l’or a atteint 1.359 dollars l’once. Pourtant, bien avant cet évènement, il affichait 1.282,95 dollars l’once. La semaine dernière (20 juillet 2016), le cours a légèrement baissé pour atteindre 1.315,69 dollars l’once. Un niveau jamais égalé depuis le 17 mars 2014. Selon les spécialistes, l’or poursuivra sur cette lancée et pourrait même progresser jusqu’à 1.400 dollars l’once d’ici la fin de l’année.
Pour revenir au cas du Burkina Faso, en 2014, le secteur a rapporté 168,493milliards de FCFA au budget national pour une production estimée à 36,5 tonnes d’or. Sur l’année, la moyenne affichée du cours de l’or était de 1.282,62 dollars l’once.
En 2013, alors que la production d’or n’avait pas atteint ce volume, 32,5 tonnes, le secteur a rapporté 191,408 milliards de FCFA parce que la moyenne du cours de l’or sur l’année était de 1.477,80 dollars l’once.
En 2015, bien que la production d’or ait augmenté pour atteindre 36,350 tonnes, la contribution au budget national est restée presque la même qu’en 2014 avec 168,410 milliards de FCFA. La baisse du cours de l’or en serait la principale cause parce qu’au cours de cette année, l’or a même atteint 1.070 dollars l’once avant de remontrer.
Pour l’année 2016, les prévisions de production d’or ont été revues à la hausse avec l’entrée en production des 2 mines de Karma (True Gold) et de Bagassi (Roxgold). On peut espérer environ 42 tonnes d’or pour cette année.
En plus de l’augmentation de la production, la hausse du cours de l’or serait une aubaine pour les caisses de l’Etat, puisque l’or serait le premier produit d’exportation depuis 2009 et contribue à près de 17% aux recettes propres de l’Etat. Pourquoi cette envolée des cours de l’or ? La crainte des conséquences économiques du Brexit a conduit les Européens et surtout les Britanniques à rechercher une sorte de sécurité en stockant de l’or. C’est cette incertitude qui serait à la base de la ruée vers l’or, confirmant la valeur refuge du métal jaune.
Elie KABORE
Les impôts et taxes sont perçus sur la vente de l’or
Les redevances proportionnelles où royalties sont le 2e impôt minier le plus important après les taxes de douanes. La perception des redevances minières est prévue par l’article 12 du décret n°2010-819/PRES/MEF du 31 décembre 2010. Ce décret prévoit que les taux sont variables en fonction du cours mondial de l’once d’or. Si le prix de l’or est inférieur ou égal à 1.000 dollars l’once, les royalties sont perçues à un taux de 3%.
Elles sont de 4% si le prix de l’or est compris entre 1.000 et 1.300 dollars l’once et 5% si le prix de l’or est supérieur à 1.300 dollars l’once.
Depuis 2014, un taux de 4% est appliqué puisque le cours de l’or se situait entre 1.000 et 1.300 dollars l’once.
Depuis le Brexit, un taux de 5% est appliqué à la perception des royalties, parce que le cours de l’or a franchi la barre de 1.300 dollars l’once.
En plus, les autres impôts et taxes sont perçus sur la base du chiffre d’affaires des sociétés minières qui poussent un ouf de soulagement depuis le Brexit. L’impôt sur les sociétés est perçu à hauteur de 17,5%, tandis que l’Etat collecte des dividendes sur la base de sa part de 10% dans le capital de toutes les sociétés. Une véritable aubaine pour le budget national en termes d’impôts et de taxes.