Entreprises

Santé financière des entreprises : BBB- pour ONATEL et BBB pour Coris Bank

La société de téléphonie ONATEL et Coris Bank International (CBI), deux entreprises majeures du secteur privé burkinabè, viennent d’obtenir la notation de leur santé financière. Elles essaient ainsi de satisfaire à une exigence des marchés financiers, notamment de la bourse. En effet, ONATEL est déjà cotée en bourse alors que CBI s’apprête réaliser son introduction sur la place boursière.

CORISONATELPour les deux entreprises, il s’agit donc d’une volonté de marquer la transparence et surtout de donner les informations qui permettent de guider les investisseurs boursiers éventuellement intéressés par leurs titres. C’est WARA (West Africa Rating Agency), l’une des deux agences de notation financière agréées sur le marché régional de l’UEMOA qui vient de faire la notation financière de ces deux entreprises. Les communiqués de presse qui accompagnent ces notations ont été publiés le 11 et le 12 juillet, respectivement pour CBI et pour ONATEL.
La notation financière consiste à donner «une opinion indépendante quant à la capacité et à la volonté (à court et moyen termes) d’un débiteur d’honorer, en temps et en heure, l’intégralité de ses obligations financières». Elle reflète le niveau de crédit ou le niveau du risque autour de la solvabilité de l’entité (entreprise, Etat, collectivité) à laquelle on s’intéresse. Chaque agence élabore son échelle de notation et ses codes.
Pour ONATEL, c’est la 5e notation alors que pour CBI, c’en est la 4e; toutes réalisées par WARA.
Concernant CBI, l’appréciation reste inchangée. WARA confirme les précédentes notations. Ainsi, elle a affecté à CBI la note de long terme «BBB» sur son échelle régionale, en grade d’investissement. Selon le référentiel de Wara, la note BBB (triple B) est le niveau médian correspondant à une situation où l’agence «estime que l’émetteur ou l’émission dispose d’une qualité de crédit moyenne et que le risque de crédit présente quelques caractéristiques de nature spéculative». La borne inférieure dans cette catégorie est le BBB- alors que la borne supérieure de cette même catégorie est le BBB+.
Sur le court terme, la notation de CBI est «w-4». «Cette note reflète la croissance rapide de CBI qui a su se positionner comme une banque majeure du Burkina Faso», explique WARA. La perspective attachée à ces notations est «stable».
Simultanément, sur son échelle internationale, WARA affirme la notation d’iB/Stable/iw-6 de CBI. Pour ce qui est de l’ONATEL, WARA maintient également les notations précédentes. Sur l’échelle régionale de WARA, la notation de long terme demeure «BBB-», en grade d’investissement, et sa notation de court terme reste de «w-4».
«Cette note reflète essentiellement l’expertise de la société sur son marché domestique, sa position de leader historique au Burkina Faso, ainsi que sa situation financière très saine», précise l’agence. Par ailleurs, la perspective attachée à ces notations demeure également «stable».
Simultanément, sur son échelle internationale, WARA affirme la notation d’ONATEL à iB/Stable/iw-6.

Karim GADIAGA


Justification des notes selon WARA

Coris Bank International
Les notations de CBI restent tributaires de la stabilité de l’environnement macro-économique du Burkina Faso. WARA justifie les notations de CBI et la perspective qui leur est attachée par le fait que la banque a su se créer une place importante sur le marché bancaire burkinabè. La croissance de la banque se poursuit, et son caractère innovant, combiné à une excellente gestion des risques, lui permet de se différencier de la concurrence.
«La notation de contrepartie de Coris Bank International ne bénéficie d’aucun facteur de support externe», précise Christelle N’doua, l’analyste principale en charge, pour WARA, de la notation de CBI. Née en 2008 de la transformation de «La Financière du Burkina», qui était à l’origine un établissement financier en difficulté, CBI a connu une croissance rapide sur la période 2008-2013. CBI est une banque universelle qui affiche un bilan de 648 milliards de FCFA en fin 2015. La banque possède une quarantaine d’agences en ville et en campagne, elle occupe aujourd’hui la troisième place sur treize banques au Burkina Faso en termes de total bilan. «La gouvernance et la vision du développement de la banque dans un environnement changeant sont des facteurs déterminants dans la notation de CBI; les décisions sont prises efficacement et permettent à CBI d’envisager la construction d’un véritable groupe bancaire sur la région UEMOA», ajoute Christelle N’doua.

ONATEL
Les notations de ONATEL restent tributaires des enjeux macroéconomiques et politiques burkinabè, ainsi que du maintien de sa rentabilité élevée et de sa pôle position concurrentielle sur le marché domestique des télécoms. WARA justifie les notations de ONATEL et la perspective qui leur est attachée par le fait que les forces concurrentielles du secteur des services de télécommunications au Burkina Faso sont déjà très intenses et que, malgré l’arrivée d’ORANGE sur le marché, ONATEL devrait y conserver une place prépondérante. De plus, le soutien opérationnel quotidien de Maroc Télécom, actionnaire majoritaire de ONATEL, permet à la société de mettre en place des procédures efficaces, et étrennées depuis presqu’une décennie. Malgré la présence de Maroc Télécom au capital, «la notation de contrepartie d’ONATEL ne bénéficie d’aucun facteur de support externe», précise Issa Yomenou, l’analyste principal en charge, pour WARA, de la notation de ONATEL. «Toutefois, l’opinion de WARA quant à la solvabilité intrinsèque d’ONATEL tient compte du concours opérationnel du Groupe Maroc Télécom ; les scores qui sous-tendent la notation d’ONATEL intègrent implicitement la contribution du leader marocain des télécoms à la stabilité de sa filiale burkinabè».
Cela dit, «la notation d’ONATEL inclut aussi un ajustement défavorable à la carte des scores pour refléter l’importance du risque social, du risque réglementaire et fiscal, et surtout l’entrée de l’opérateur mobile ORANGE (suite à l’acquisition du deuxième opérateur AIRTEL Burkina) qui serait susceptible de contribuer à la dilution des parts de marché des opérateurs», ajoute Monsieur Yomenou.

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