Economie

Pression fiscale : Le contribuable burkinabè, «mauvais payeur»

 

Le Burkina Faso n’est pas «un bon élève» en matière de taux de pression fiscale dans l’espace UEMOA et CEDEAO. Le taux actuel varie entre 14 et 15%. Un taux qui est en deçà des 17% et de 20% fixés respectivement par l’UEMOA et la CEDEAO.
D’autre part, le niveau de recouvrement des régies et l’assiette ne permettent pas aux décideurs politiques d’impulser le développement. Selon le directeur général des impôts, Adama Badolo, «avec de tels taux, on ne fait que maintenir l’Etat et on ne peut pas créer de la richesse supplémentaire».
L’une des raisons à cette faiblesse de pression fiscale, d’après le DG des impôts, est l’incivisme fiscal des Burkinabè. Pour lui, «on n’a pas besoin de réaliser une étude pour se rendre compte que l’impôt n’est pas la chose la mieux partagée par les contribuables burkinabè». Que faire donc pour remédier à cette situation et essayer de trouver les mécanismes appropriés pour mobiliser conséquemment les ressources financières afin de permettre à l’Etat de faire face à ses missions régaliennes?
C’est justement pour y apporter un début de solution que l’Association professionnelle des experts et conseils fiscaux (APECF) et l’Institut de recherche sur les finances et les investissements au service du développement durable (IRFID) proposent un colloque international du 21 au 23 juillet 2016 à Ouagadougou sous la thématique: «L’optimisation de la mobilisation des ressources fiscales».
Cette importante rencontre est placée sous la présidence du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, et le parrainage du chef de la délégation de l’UE, Jean Lamy.
En prélude à ce colloque, le comité d’organisation a rencontré les hommes de médias le 13 juillet dernier dans les locaux de la direction générale des impôts. Dans sa déclaration liminaire, le président de l’APECF, Daouda Diallo, a souligné qu’au regard de la situation non reluisante de nos finances publiques, il urge de réorienter les débats nationaux vers la problématique centrale de la mobilisation des ressources financières. «Pour qu’elle soit efficiente, il parait opportun que la réflexion soit menée à divers niveaux et tienne notamment compte des contributions que les citoyens et les spécialistes des questions de finances publiques sont susceptibles d’apporter», a-t-il mentionné. Et pour mener les réflexions, le comité d’organisation a fait appel à des praticiens et des chercheurs du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Togo et du Burkina Faso. Parmi ces éminents fiscalistes, il y aura le Pr Filiga Michel Sawadogo, le Pr Séni M. Ouédraogo qui se pencheront sur trois thématiques que sont: «La performance du système d’imposition burkinabè», «Une meilleure fiscalisation des opérations dématérialisées » et « La performance des administrations fiscales».
Il est attendu de ces derniers des recommandations pertinentes à même d’accroitre de façon significative le niveau de recettes fiscales et non fiscales. Du reste, les différentes suggestions seront remises au président du Faso à la fin du colloque. Le vice- président de l’IRFID, Dr Djibrihina Ouédraogo, a quant à lui invité les uns et les autres à prendre part au colloque international pour, dit-il, mieux s’imprégner de leurs droits et devoirs en matière de fiscalité.

ACS


Les trois principaux animateurs de la conférence de presse ont invité les Burkinabè à faire preuve de civisme dans le paiement des impôts. Pour eux, c’est cet argent collecté qui permet à l’Etat d’offrir les services sociaux de base tels que les infrastructures sanitaires et scolaires.
Aussi, les recettes fiscales permettent de réaliser les infrastructures routières, les barrages, les amphithéâtres. Ils ont également fustigé le comportement de certains contribuables burkinabè qui ne payent pas leurs taxes de résidence, mais qui sont prompts à revendiquer tout à l’Etat.

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