Les exécutifs locaux étaient à l’école de leur ministre de tutelle, Simon Compaoré, les 11 et 12 juillet derniers sous le thème: «Élu local, fais preuve de citoyenneté, de redevabilité et de sociabilité!».
Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure a son plan pour les nouveaux maires avant de les envoyer sur le terrain: comprendre le fonctionnement de leur ministère de tutelle et surtout maîtriser les types de rapports qui doivent exister entre ledit ministère et les différentes mairies du Burkina. Du beau monde pour un message utile à l’exécution des tâches des conseils municipaux. Simon Compaoré avoue qu’en invitant tous ces exécutifs locaux à la table des échanges, c’est surtout pour que chacun saisisse au mieux ses attributions, et surtout exprime déjà les attentes et préoccupations afin que leurs actions soient véritablement au diapason des préoccupations des populations.
A cet effet, diverses communications ont permis aux exécutifs locaux de s’enrichir en bien des aspects. A commencer par l’organigramme du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité Intérieure avant de tendre une oreille attentive à des sujets tels la police administrative des maires, le rôle du maire en tant qu’officier de police judiciaire, le rôle du président du conseil des collectivités territoriales en tant qu’ordonnateur du budget.
A ces sujets importants, les exécutifs locaux se sont familiarisés avec la façon d’organiser et de présider une session du conseil municipal. Toutes ces informations sont nécessaires aux différents conseils municipaux quand on suit Simon Compaoré qui analyse le fonctionnement habituel de ces derniers en ces termes: «L’impression générale qui se dégage est qu’à la fin des élections, une fois les organes délibérants et exécutifs des collectivités territoriales installés, la conduite et la gestion des affaires locales se réduisent aux initiatives des présidents et maires, ainsi que des vice-présidents et des adjoints aux maires, quand on ne passe pas tout le mandat à préparer le mandat d’après tout simplement. Ce faisant, les autres acteurs locaux sont très peu informés et moins concernés par la gestion des affaires locales».
Convaincu de l’effectivité de ce constat, le patron des maires a invité ces derniers à prendre en compte la décentralisation économique et à travailler à effectivement impliquer les populations à la gestion des communes. Pour lui, la faible implication desdites populations entraine souvent une gestion non transparente des affaires locales.
Si Simon Compaoré se dit satisfait de la marche de la communalisation intégrale depuis 2006. Mais, il n’a cependant pas manqué de relever que ce mode de gouvernance a enregistré aussi des insuffisances.
De l’avis général, les élus locaux se sont sentis honorés de se savoir écoutés. La redevabilité sociale du maire, la gestion du foncier, le rôle du président du Conseil des collectivités territoriales, ce sont là autant de défis que les nouveaux élus se doivent de relever, surtout que celui –là qui a passé 17 ans à la mairie centrale de Ouagadougou affirme: «Les enjeux de la gestion des affaires locales exigent une connaissance précise des défis qui vous attendent sur le terrain». Cette première assemblée d’envergure aura permis à tous les conseils municipaux d’être au même niveau d’informations.
Quand on sait comment certains conseils municipaux ont été installés (sur fond de crise), le ministre de tutelle veut aider chacun des maires à ne pas «gaffer» avant d’aller «labourer», surtout que la plupart des élus «n’ont jamais touché à la chose municipale», comme le confie Simon Compaoré. Deux jours ont permis d’inculquer à ces élus locaux les exigences de la gestion municipale.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Quid des communes sans maires ?
Simon Compaoré a des soucis à se faire. Et pour preuve: trois communes (Béguédo, Bouroum-Bouroum et Zogoré) n’ont pas goûté au bonheur des élections, pour des raisons diverses. A côté de ces 3 communes, deux autres ont connu une situation particulière. Ce sont celles de Karangasso Vigué et à Kantchari où il y a eu mort d’hommes. D’autres communes sont soit dans l’attente de décisions de justice, soit pour cause de mésentente n’ont pas leurs maires.
Que faire alors que le boulot doit commencer ? Comme à ses habitudes, Simon Compaoré est direct: «Ce sera au Conseil des ministres de décider. Mais, il n’y a pas 36.000 solutions. Si on n’arrive pas à élire un maire, c’est-à-dire que la commune doit être dirigée dans ce cas par une délégation spéciale».